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10 personnes de Saint-Glen et Lamballe impliquées dans le sauvetage d'un aviateur américain  sont arrêtées et déportées en Allemagne.


La déportation en Bretagne

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Au cours d'un raid sur Rennes le 8 mars 1943, une forteresse américaine appartenant au 306th Group BG et du 308th Bomb Squadron (BS), et piloté par le sergent Otto A. Buddenbaum est descendue par la chasse allemande dans le secteur de Plémy près de Moncontour. Trois aviateurs sautent en parachute. Blessés gravement, ils sont transportés par les soldats allemands à l'hôpital. Un autre aviateur est fait prisonnier par la feldgendarmerie. Le lendemain 9 mars, un autre membre de l'équipage est découvert à Bréhand au village de Corbière.

D'autres aviateurs sont recherchés par la feldgendarmerie. Parmi ceux-ci le sergent Sylvester Horstmann se cache dans le bois Corbel situé  près de l'habitation du couple Clément. On lui fournit des vêtements civils .

Dans la nuit, Henri Clément et sa femme Annick le conduisent  à bicyclette chez Marie-Ange Macé à Trébry pour passer sa première nuit. Le fugitif est ensuite hébergé chez les Clément à Saint-Glen puis chez Mme Milon. Il est ensuite transféré au moulin des Le Texier, amis de la famille Le Bel de Penguilly, résidant au château. Il sera repris par les Allemands. Un autre membre de l'équipage, le sergent Ernest Moriarty réussira à s'évader grâce à l'aide de la population locale et parviendra à retourner en Angleterre.

 

Des contacts sont pris à Rennes pour tenter de prendre contact avec une filière d'évasion, le réseau Johnny, pour évacuer l'aviateur. Ce dernier est conduit dans une voiture à cheval par Marcel Henry, employé des meuniers, à la gare de Lamballe pour monter dans le train de Rennes. Il est hébergé dans plusieurs familles rennaises appartenant au réseau Johnny. Un des membres de ce réseau est arrêté ce qui permet aux Allemands de remonter la filière.

Le 9 avril, la première personne arrêtée fut Suzanne Le Bel de Penguilly.

Le 13 avril, la Gestapo arrête Marie Ange Macé, Henri Clément, Eugène Henry, Henri Le Texier et le maire de Saint-Glen, Jean Le bel de Penguilly.  Ils sont transférés à la prison Jacques Cartier de Rennes pour subir des interrogatoires. refusant de faire des aveux, la Gestapo arrêtent les femmes du groupe.

Le 10 mai 1943 sont arrêtées, Marie Rouxel, Annick Clément, Anne Milon, Elise Le Texier. Emprisonnées à Saint-Brieuc elles sont dirigées sur Rennes puis sur Fresnes le 6 juillet.

Tous les membres du groupe  arrêtés seront déportés en Allemagne  entre le 22 juillet et le 5 août 1943.

Trois décèdent dans les camps et 3 autres peu de temps après leur libération.

 

Extrait du témoignage d'Annick Clément:

..." En route, un bref passage à Aix-la-Chapelle et à Cologne où notre jugement s'est fait sans nous, les prisonnières sont entassées par centaines dans des wagons. A leur arrivée au camp, on leur confie des travaux de couture. Nous devions raccommoder les vêtements des soldats blessés. En cachette, nous défaisions les poches des pantalons pour nous faire des napperons ou des petits chaussons. on s'est même fabriqué des soutiens-gorge"!.....

"A Flussbach, un prêtre venait me voir une fois par mois. c'est grâce à lui que j'ai su que mon marie était en prison à quelques kilomètres de mon camp...

En août 1943, Annick et d'autres prisonnières de Saint-Glen et Lamballe arrêtées avec elle sont transférées à la prison de Breslau. "Froid et cachot" , a annoté Annick dans son dossier de souvenirs.. "Nous avions tenté de saboter les pièces d'armes que nous fabriquions. les soldats allemands l'ont vu et nous ont envoyé au cachot." Un esprit de rébellion qu'elle n'aura de cesse de garder. "C'était primordial pour le moral." A Ravensbrück, où elle est transférée en 1944, c'est la vaisselle qu'elle était chargée de vider des wagons qu'elle cassait." La vie y était dure, il fallait tenir comme on pouvait." Au prix de risques aussi. le matin, Annick partait nue sous son manteau pour se vêtir des vêtements qu'elle devait trier et les rapportait à ses amies prisonnières.

Du camp de Ravensbrück, Annick est ressortie. Dans celui qui a suivi, elle a failli mourir. "Nous avons été libérées le 22 avril 1945 par la Croix-Rouge internationale de Genève. Nous devions passer à la chambre à gaz le 25 avril 1945...  

 

Sources:
Livre mémorial des déportés de France
Article Ouest-France du 24 avril 2004
Hugen Roger "La Bretagne dans la bataille de l’Atlantique"
Témoignage Annick PrigentCompléments 'informations de Joris Brouard( 24/2/2015)

 

 

 Liste des 10 déportés de Saint-Glen

3 décédèrent dans les camps et 2 peu après leur rapatriement

 

Clément Henri est né le 15 décembre 1921 à Saint-Glen (22). Jeune marié de 22 ans, il tient avec avec son épouse un café, restaurant, boucherie à Saint-Glen  Il est arrêté  par la Gestapo le 13 avril 1943 pour avoir avec secouru un aviateur américain, tombé sur Trébry. Déporté NN avec 9 autres personnes, le 22 juillet 1943 de Paris, gare de l'Est, et arrivée au KL Hinzert le 23 juillet 1943. Envoyé à la prison de Breslau, il est dirigé sur le camp de Ross-Rosen où il décède le 20 novembre 1944.

 

 

Clément Annick, née le 5 mars 1922 à Plestan (22). Jeune mariée de 21 ans, elle tient avec son époux un café, restaurant, boucherie à Saint-Glen  Elle est arrêtée  par la Gestapo le 10 mai 1943 à Saint-Glen  pour avoir avec participé au sauvetage d'un aviateur américain, tombé sur Trébry. Emprisonné à Saint-Brieuc puis à Jacques Cartier de Rennes où elle est interrogée et brutalisée par des miliciens. Transféré le 6 juillet à Fresnes, elle subit de de longs interrogatoires. Elle est déportée NN, le 8 juillet 1943 vers Aix-la-Chapelle puis transférée le 22 juillet 1943vers Flussbach, prison de femmes située près de Cologne où elle sera jugée. Elle transféré à la prison de Breslau puis est dirigée sur Ravensbrück. Elle est libérée le 22 avril 1945 à Mauthausen par la Croix Rouge Suédoise.

 

 

Henry  Eugène, né le 28/05/1914 Plestan(22). Il est arrêté  par la Gestapo le 13 avril 1943 pour avoir avec caché et hébergé au aviateur américain, tombé sur Trébry. Déporté NN avec 9 autres personnes, le 22 juillet 1943 de Paris gare de l’Est vers le KL HINZERT. Autres lieux de déportation: Wittlich, Sachsenhausen.

 

 

 

Le Bel de Penguilly Jean (Comte). Né le 28 janvier 1894 à Penguilly (22). Résidant au château de Penguilly, propriétaire exploitant. Maire de la commune. Il est arrêté le 13 avril 1943 avec 4 habitants de Saint-Glen qui hébergeaient et cachaient un aviateur américain tombé sur le secteur de Trébry. Emprisonné avec les membres du groupe à Saint-Brieuc puis à Rennes, ils résistent aux interrogatoires. Ne parlant pas, la Gestapo décide d'arrêter les autres femmes du groupe, le 10 mai 1943. Jean Le bel de Penguilly est transféré dans un groupe de 489 hommes au départ de la gare de l'Est, à Paris vers le camp d'Hinzert en Allemagne. Il est ensuite emprisonné dans la prison de Wittlich, puis envoyé dans le camp disciplinaire situé au sud de Francfort-sur-le-Main de Dieburg Rodgau. Libéré par les troupes alliées, rentré en France, il décède le 26 octobre 1946 dans son château à Penguilly.

Le Bel de Penguilly Marie, née Cusson Suzanne le 8 avril 1905 à Lamballe (22). Résidant au château de Penguilly, le 9 avril 1943, ele fut la première arrêtée et interrogée du groupe d'habitants de Saint-Glen qui cachait et hébergeait un aviateur américain tombé sur le secteur de Trébry. Elle est emprisonnée à Rennes puis à Fresnes le 6 juillet 1943. Elle est déportée NN, le 5 août 1943 vers la prison d'Aachen puis vers Flussbach, prison de femmes située près de Cologne. et Breslau pour être dirigée vers le camp de Ravensbrück où elle sera enregistrée sous le matricule 78241. Elle est transférée plus tard au camp de concentration de Mauthausen. Elle est libérée le 22 avril 1945 par la Croix Rouge suédoise, sur intervention du Comte Bernadotte. Elle décède peu après son rapatriement, dans son château de Penguilly, le 26 mai 1945.

 

Le Texier Henri. né le 16/9/1896 à Saint-Glen (22). Marié avec Elise Rouxel.   Arrêté le 13 avril 1943 à Saint-Glen par la Gestapo pour avoir caché et hébergé un aviateur américain tombé sur Trébry. Il est emprisonné à Saint-Brieuc puis à la prison Jacques Cartier de Rennes. Il déporté NN, le 22 juillet 1943 de Paris, gare de l'Est vers le KL Hinzert. Matricule 6975. Dirigé vers la prison de  Wittlich puis envoyé dans le camp disciplinaire situé au sud de Francfort-sur-le-Main de Dieburg Rodgau . Il est libéré le 26 mars 1945 à Rollwald. Rentré en France, il décède le mai 1972 à Saint-Glen.

 

Le Texier Elise née Rouxel le 7 avril 1908 à Saint-Glen (22). Arrêtée le 10 mai 1943 à Saint-Glen par la Gestapo pour avoir caché et hébergé un aviateur américain tombé sur Trébry. Arrêtée le 10 mai 1943, elle est emprisonnée à Saint-Brieuc puis à la prison Jacques Cartier de Rennes où elle interrogée et brutalisée par des miliciens.. Transférée le 6 juillet à Fresnes, elle subit de longs interrogatoires. Le  8 juillet 1943, elle est déportée NN vers Aix-la-Chapelle puis transférée le 22 juillet 1943 vers Flussbach, prison de femmes située près de Cologne. Après une parodie de jugement à Khöln, elle est dirigée vers la prison de Breslau, puis à Ravensbrück. Elle est libérée le 22 avril 1945 à Mauthausen par la Croix Rouge Suédoise.

 

Macé Marie Ange, né le 19 décembre 1887 à Plénée-Jugon (22). Marié à Augustine Bizeul. Arrêté le 13 avril 1943 à Saint-Glen par la Gestapo pour avoir caché et hébergé un aviateur américain tombé sur le secteur de Trébry. Il est emprisonné à Saint-Brieuc et à la prison jacques Cartier de Rennes. Il est déporté NN, le 22 juillet 1943 de Paris, gare de l'Est vers le KL Hinzert. Dirigé vers la prison de Wittlich puis envoyé dans le camp disciplinaire situé au sud de Francfort-sur-le-Main de Dieburg Rodgau . Il est libéré le 26 mars 1945 à Rollwald. Rentré en France, il décède le 17 mai 1969 à Trébry.

 

Milon, née Lanoe (Anne, Marie, Joseph) le 5 décembre 1875 à Plessala (22). Veuve avec 3 enfants, elle est est arrêtée avec 9 autres habitants pour avoir caché et hébergé un aviateur américain tombé sur le secteur de Trébry le 10 avril 1943. Emprisonnée à Saint-Brieuc puis à la prison Jacques Cartier de Rennes où elle interrogée et brutalisée par des miliciens, elle est transférée à Fresnes le 6 juillet 1943 pour subir de longs interrogatoires. Elle est déportée NN, le 5 août 1943 vers la prison d'Aachen puis vers Flussbach, prison de femmes située près de Cologne. et Breslau pour être dirigée vers le camp de Ravensbrück où elle sera enregistrée sous le matricule 78235. Elle décède dans ce dernier camp le 8 décembre 1944 .

Rouxel Marie, née Bertin dite Maïté le 28 avril 1899 à Lamballe (22). Propriétaire exploitant l'hôtel ROUXEL-BERTIN, à la gare de Lamballe. Elle est arrêtée le 10 mai 1943à Saint-Glen par la Gestapo pour avoir caché et hébergé un aviateur américain tombé sur le secteur de Trébry. Marie Rouxel est emprisonnée à Saint-Brieuc puis à la prison Jacques Cartier de Rennes  où elle interrogée par des miliciens.. le 6 juillet 1943, elle est interrogée longuement à Fresnes.  Elle est déportée NN, le 5 août 1943 vers la prison d'Aachen puis vers Flussbach, prison de femmes située près de Cologne. et Breslau pour être dirigée vers le camp de Ravensbrück où elle sera enregistrée sous le matricule 78245. Elle est transférée plus tard au camp de concentration de Mauthausen. Elle est libérée le 22 avril 1945 par la Croix Rouge suédoise, sur intervention du Comte Bernadotte. Elle décède peu après son rapatriement le 23 octobre 1945.

 

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