Plan du site -

I.216. Transport parti de Paris, gare de l’Est, et arrivé à Sarrebruck (camp de Neue Bremm) le 30 mai 1944

Effectif recensé

59 femmes

Matricules extrêmes au KL Ravensbrück

42163-42221

Situations Décédée et disparue en déportation

1

Rentrées de déportation

57

Situation non connue

1

 

Dans le contexte de départs réguliers des femmes détenues du Fort de Romainville depuis avril 1944, un nouveau transport à destination du camp de Neue-Bremm, quitte la gare de l’Est seulement cinq jours après le précédent. Toutes sont regroupées dans des wagons de voyageurs aux fenêtres grillagées, accrochés au train de la ligne régulière vers l’Allemagne. A leur arrivée à la gare de Sarrebruck, les déportées sont conduites au camp de Neue-Bremm, qui ne constitue qu’une étape relativement courte avant leur transfert vers le KL Ravensbrück.

Ce transport a la particularité d’être composé de femmes arrêtées depuis longtemps, entre 1941 et 1943, accusées par les Allemands de menées communistes. Ce sont en effet des membres du Front National et des FTPF. Si toutes ne sont pas arrêtées dans les mêmes départements, elles se retrouvent au cours de leur période d’internement à la prison de Rennes, avant d’être transférées vers le Fort de Romainville le 17 mai 1944. Par ailleurs, toutes sont jugées en France et condamnées en général à une peine de travaux forcés. Les départements d’arrestation les plus représentés sont la Seine, le Nord et le Pas-de-Calais, le Rhône, le Gard et les Bouches-du-Rhône.
Quelques femmes, responsables de secteur, sont dans ce transport, comme par exemple celle chargée du recrutement au Front National des Bouches-du-Rhône. Mais, la majeure partie d’entre elles sont arrêtées au cours de distributions de tracts ou de presse clandestine, ou encore lors de manifestations antiallemandes, comme celle de Paris du 13 mai 1943.


Deux semaines après leur arrivée à Sarrebruck, le 13 juin 1944, toutes ces déportées, ainsi que celles arrivées le 26 mai, sont transférées au KL Ravensbrück. Elles y arrivent le 15 et sont immédiatement immatriculées dans la série des « 42000 ». Si quelques-unes restent au camp central, 47 sont transférées le 4 août 1944, dans un important transport, vers Leipzig, Kommando dépendant du KL Buchenwald. Elles y reçoivent des matricules situés entre 3891 et 4237. D’autres transferts sont connus vers Leitmeritz, Kommando dépendant de Flossenbürg, situé en Tchécoslovaquie et, plus tardivement en avril 1945, vers le camp de Bergen-Belsen. Enfin, une femme est affectée au Kommando de Neubrandenburg, dépendant du KL Ravensbrück.
Les femmes envoyées à Leipzig sont évacuées le 14 avril 1945, devant l’avancée des troupes alliées. C’est une longue « marche de la mort » qui commence alors jusqu’à leur libération et leur retour en France

1. La libération de celles envoyées au KL Bergen-Belsen a lieu le 15 avril 1945. Parmi celles restées au KL Ravensbrück, 3 bénéficient de l’intervention de la Croix-Rouge avant la libération officielle du 30 avril 1945. (KATZ Marguerite , KATZENSTEIN Hanna, POLLET Gabrielle)


Thomas Fontaine, Guillaume Quesne

 

Sources:
  
 - Mémorial des déportés de France. Tome I- Page 746

    accueil-mdg1.gif (1380 octets)