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Liste des témoignages

Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur ce convoi de déportés      35memoiredeguerre@gmail.com
 

 

Témoignage de Mr Gaby SOULET à son fils Didier,

 

Gabriel SOULET, Chevalier de la Légion d'Honneur, Médaille Militaire, Croix de guerre 1939 1945, domicilié à Langeais (37).

 

Employé pendant la guerre comme ouvrier horloger bijoutier chez Mr Le Gal à LOCMINE(56), quand un responsable de la résistance à fait sa rencontre en septembre 1943.

Il rejoint le maquis de La Motte, de Keryvalain et de Bostségalo en Colpo, des bois de La Touche en Moustoir-Ac avec sa compagnie" MILES".

 

Arrêté par les Allemands, torturé par la Gestapo de Locminé et ensuite envoyé à Vannes avec 52 de ses camarades pour subir d'autres  interrogatoires avec des sévices ; 47 de ses camarades ont été fusillés au fort de Penthièvre ; 5 autres résistants dont mon père sont partis pour la déportation, malheureusement, il fut le seul rescapé.

Transféré à la prison de Rennes pour lui infliger d'autres tortures.

 

A l'aube du 3 août 1944 un train à bestiaux les attendait à Rennes pour un départ inconnu.

Le convoi était très long, ils ont dû monter dans ces wagons à chevaux en s'entassant, pressés par les Allemands qui n'hésitaient pas à leur donner des coups de crosse de fusil pour aller plus vite.

Malgré ses blessures il se souvient de ce moment de stress jusqu'à la fermeture des portes. Puis ce fut le départ.

Au fur et mesure que le train avance, la vie s'organise dans le wagon, il fallait trouver un endroit pour se soulager et la chaleur montait dans le wagon, le manque d'eau se faisait ressentir, il y a eu plusieurs arrêts, mon père se souvient de l'arrêt au Lion d'Angers. Sa maman qui habitait Angers a été prévenue que son fils était dans ce train ; aidée par la Croix Rouge, elle se munit d'un brassard et put approcher son fils pour lui donner un colis contenant vêtements et nourriture.

Malheureusement la rencontre fut brève, car ce wagon était très bien gardé. Puis le train repartit ; arrivé en gare de Langeais le convoi a dû stopper, car le pont de chemin de fer de Cinq-Mars- la-Pile avait sauté.

La température était pesante, les prisonniers avaient soif. Tout à coup, pendant que le train était arrêté, deux avions des Alliés ont ouvert le feu sur le convoi, un moment de panique, les balles sifflaient, les gens étaient recroquevillés sur eux-mêmes ; certains en ont profité pour s'évader, soit en traversant la Loire ou en se refugiant chez l'habitant.

Il y eut des morts et des blessés. A la fin de l'attaque, les Allemands ont ouvert les wagons qui étaient fermés pour faire sortir les prisonniers vers un lieu de couchage ; certains étaient dirigés vers des baraques qui se trouvaient dans les vallées et d'autres ont été dirigés vers une cave, qui appartenait à Mr ANTIER. Mon père m'a parlé des halles de Luynes....dans la nuit il y eut d'autres évasions, certains étaient cachés sous le baraquement ou dans le fond de la cave.

Puis marche à pieds de Langeais vers Saint-Pierre-des-Corps. Ensuite ils ont remonté dans un autre train à bestiaux, direction l'Allemagne.

Mon père m'a raconté qu'à Belfort, il l'on fait redescendre du train pour un nouvel interrogatoire par la Gestapo; mon père donna les mêmes réponses qu'auparavant.

Puis il remonta dans le train en direction de NATZWEILER au STRUTOFF.

 

Quelques mois après les Alliés faisaient une remontée vers l'Allemagne, donc les prisonniers ont étés répartis dans différents camps, mon père est parti à DACHAU

et a été libéré par les Américains.

Après la libération mon père est parti se faire soigner et par la suite est venu s'installer à LANGEAIS comme horloger bijoutier.

Source familiale
 

                             

       22/02/2019