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Les prisonniers de Tours 

La biographie de Jean SARETE déporté résistant 1908-1945)

Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages, des documents ou des photographies des déportés de ce convoi      35memoiredeguerre@gmail.com
 

22/02/2019

 

      Né le 4 novembre 1908 à Périgueux (24), il est apprenti à l’école de la Compagnie de Chemin de fer P.O. de 1924 à 1927 (ajusteur électricien). En 1928, il fait son service militaire à la base aérienne d’Avord (18). Il est réintégré un an plus tard à la Compagnie P.O. (future SNCF), à Paris-Masséna . Marié en 1930 avec Lucienne Morand, il est muté à Tours en 1931 et affecté au Magasin Général P.O. de Saint-Pierre-des-Corps. Le couple achète une maison à Tours en 1932, et en 1935 naît leur fils Jacques. En 1937, il obtient sa mutation au dépôt des machines de Saint-Pierre-des-Corps, Il suivra alors, pendant plusieurs années, des cours de perfectionnement (« Second Degré »). En 1941, il entre au service vapeur comme élève mécanicien, puis passe mécanicien de route. En 1942, il est nommé conducteur électricien. C’est alors qu’il entre en résistance.

   Nommé chef de réserve (sous-chef de dépôt) à Saint-Pierre-des-Corps, en 1943,  il entre dans le réseau AKAK sous le pseudonyme de « Bernard ». Son action, outre les sabotages qu’il pratiquait déjà, consistera (ses fonctions lui en donnant la possibilité) à fournir aux Américains, par le biais du réseau, la composition des trains allemands circulant dans la zone Tours- Saint-Pierre-des-Corps. Dans la nuit du 20 au 21 mai 1944, la maison de la famille est détruite par les bombardements.

Le 22 juin 1944, « Roland », le chef du réseau AKAK est arrêté. Le 7 juillet, Jean SARETE, qui n’a pu être prévenu, est arrêté à son tour à son appartement de fonction, 13 rue Jules Grévy à Tours, par la Gestapo et deux collaborateurs français. Emmené au siège de la Gestapo rue Georges Sand, il est interrogé et torturé (Dossier Gestapo N° 12769), il est ensuite transféré à la prison de Tours.

   Le 10 août, il est extrait de la prison avec d’autres prisonniers pour être embarqué dans un convoi de prisonniers venus de Rennes venu de Rennes, qui se trouvait en attente à La-Ville-aux-Dames. Ce convoi partira dans la nuit du 10 au 11 août en direction de Belfort où il arrivera le 15 août. Il est ensuite transféré de Belfort le 29 août vers Neuengamme, avec le n° matricule 43669. Le convoi y arrivera le 1er septembre. Compte tenu des besoins en main d’œuvre devenus très urgents, la durée de la quarantaine ayant été très réduite, Jean SARETE, au bout de 3 ou 4 jours, est affecté à la base sous-marine (arsenal) de Wilhelmshaven en tant que tourneur, dans le cadre du kommando « Marine Werft », logé sur Alter Banter Weg. Il faisait partie du bloc 3, (devenu 4 par la suite). Il y passera 8 mois.

   Le 5 avril 1945, les prisonniers évacuent la base et marchent vers Neuengamme et Lübeck. Dans la matinée du 10 ou 11 avril – ou vers le 16 ou 17 avril selon les témoignages, Jean SARETE, épuisé, est chargé dans un train en gare de Bremervoerde, en direction de Hambourg.

Il est ensuite perdu de vue par ses camarades qui effectueront d’hallucinants périples, certains parvenant à Lübeck soit directement soit après transit par Neuengamme (ou certains resteront). D’autres se retrouveront finalement à Sandbostel (12km sud Bremervoerde) où quelques survivants furent libérés par les Alliés. D’autres enfin furent dirigés sur Bergen-Belsen…

   Jean SARETE, on ne sait par quels moyens après Bremervoerde, parvint à Lübeck (créneau possible : 20 à 30 avril) et fut embarqué sur le Cap Arcona (créneau possible 27 à 30 avril), mais en tout état de cause après plusieurs jours passés au fond des cales du Tielbeck, de l’Athen ou de l’Elmenhorst, où sévissait la dysenterie.

   Il décéda sur le Cap Arcona le 2 mai 1945 à 15h10, d’une entérocolite. (Dépêche Croix-Rouge du 16 octobre 1945).

   Il fut d’abord inhumé avec 17 autres Français (décédés comme lui avant la catastrophe de l’après-midi du 3 mai) dans le petit cimetière Nordfriedhof de Neustadt. Faute d’éléments, son corps ne put être identifié formellement.

   En 1958, tous les corps des victimes dispersés dans la région furent transférés dans le cimetière-mémorial de Haffkrug-Neukappel, commune de Gleschendorf – arrondissement d’Eutin. Jean SARETE et ses camarades non identifiés du cimetière de Neustadt, sont sous une dalle numérotée 350, Block Nord, Rangée 3…

   Décorations à titre posthume : Chevalier de la Légion d’Honneur – Croix de Guerre – Médaille de la Résistance – Médal of Freedom (USA).

                                                                                         Jacques SARETE – 26 Février 2013
 


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