Témoignage de Monsieur
Raymond Rannou de "Saint-Gilles-Pligeaux(Côtes d'Armor)
Je me suis évadé le 6 août 1944 en gare de Langeais vers 17 heures lors
du mitraillage du convoi par les Alliés.
Je me trouvais dans un wagon situé en tête du convoi (en direction de
Cinq-Mars-le-Pile).
Quand j'ai sauté du wagon, j'ai vu dans le ravin un Allemand blessé au
visage, puis une femme de la Croix Rouge gui m'a demandé de la protéger.
J'ai continué à courir et j'ai rencontré quatre camarades. Nous avons longé
un peu le bord de la Loire, traversé la route à l'entrée de Cinq-Mars, puis
nous avons pris une petite ruelle et là nous avons rencontré un homme d'un
certain âge à qui nous avons demandé si il y avait des Allemands dans le
coin. Il ne nous a pas répondu.
Un peu plus loin, nous nous sommes arrêtés chez une femme dont le mari était
prisonnier. Comme nous étions torse nu, elle nous a donné des chemises
blanches (imaginez des chemises blanches dans la nuit). Nous avons ensuite
monté la colline, puis traversé la route de Mazières-de-Touraine
Avant d'arriver au bois, nous avons aperçu des Allemands sur la route. Dans
la nuit, la lueur de leurs cigarettes nous indiquait leur présence. Plus
près du bois encore, nous entendions le craquement du bois mort sous leurs
bottes. Nous sommes restés à plat ventre contre le talus en attendant
l'accalmie...
Source: Plaquette diffusée lors du 50ème
anniversaire de la libération de Langeais |