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Le dernier convoi de Rennes  dit "train de Langeais"

Le témoignage d'Émile MAINGUY, évadé à Langeais

 

                           Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents  sur ce convoi de déportés  
  
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Tous les témoignages

 
 

 

 

 

L'arrestation et la prison de Lannion

Trébeurden, le 19/8/1944

Monsieur le Commandant des FFI
 P.C. de Lannion

Le 10 juin à 9 heures du matin, je suis arrêté par la Feldgendarmerie de Lannion, à Penvern en Trébeurden, accusé de détournement envers l'Organisation TODT et incarcéré en cellule à la prison de Lannion.

À 2 heures de l'après-midi, j'entre en contact avec LE BOUFFANT (jeune) de Ploumilliau, enfermé dans la cellule n°2 mitoyenne à la mienne. Il m'apprend l'horreur de la torture infligée aux prisonniers. Il avait été lui même trois fois roué de coups de matraque et la dernière fois, avait eu le crâne fendu par l'adjudant de gendarmerie BLAUMANN. le docteur allemand appelé, lui a rasé les cheveux,  et posé 8 agrafes. d'autre part, son corps depuis les cuisses jusqu'à la nuque, n'était que plaies et contusions. Il m'apprend également que son frère et un nommé PERSON1 de Tonquedec ont subi les mêmes traitements odieux.

À ce moment, un boche qui passe dans le couloir, met fin à notre conversation.

À 11 heures du soir, j'entends des gémissements et des coups sourds de nerfs de bœuf qui s'abattent avec acharnement.

Quelques instants plus tard, un homme est jeté sur la planche à mes côtés. le boche me dit: "Si vous parlez avec terroriste, vous la^même chose" en me  montrant la matraque qu'il avait dans la main.

la porte se referme lourdement et les Boches s'éloignent en ricanant. Il fait noir, je m'approche du camarade et à voix basse, nous lions connaissance. Il me donne son nom, Eugène OLLIVIER de Tonquedec et moi (Émile MAINGUY de Trébeurden). Il est sur le ventre, les mains liées derrière le dos.

Au matin, le 11, je lui signale la présence de LE BOUFFANT. OLLIVIER prend contact avec lui en breton. À 14 heures, OLLIVIER repasse à la torture, une seconde fois.

Le 13 juin a lieu une confrontation des quatre camarades, PERSON, les 2 LE BOUFFANT et OLLIVIER. Le lieutenant BLAUMANN veut à tout prix obtenir le nom de leur chef de groupe, mais les Boches sont roulés. Tous d'accord, ils s'accusent de faire partie d'une bande à quatre, d'avoir exécuté un déraillement à Pont-Couton et divers autres sabotages (témoignages d'OLLIVIER dans la cellule). À la fin de l'interrogatoire, un Boche fou de rage les injurie grossièrement, leur donnant les noms des bandits, voyous et leur annonce avec férocité leur mort prochaine.

Dans la nuit du 13 juin, OLLIVIER et moi, décidons de nous évader sans avoir encore établi de plans précis.

Au matin, j'examine les barreaux de la fenêtre, je casse un verre à moutarde et racle le ciment. la tâche sera rude, car nous sommes en équilibre instable sur une planchette et d'autre part, il ne faut pas faire le moindre bruit douteux, capable d'éveiller l'attention des Boches. 2

Quand je suis fatigué, OLLIVIER se relève, je lui enlève ses menottes à chaque fois, à l'aide de la boucle de mon blouson.

Le 14 dans l'après-midi, BOUFFANT quitte la cellule n°2 remplacé par PERSON (c'est LE BOUFFANT qui nous l'apprend le lendemain). Nous cherchons à nous faire entendre du nouvel arrivant. Impossible: trop frappé par les ignobles brutes de la feldgendarmerie. Il râle  sur le plancher, frappant le sol des pieds et des mains. À 20 heures, OLLIVIER a la même impression que moi. PERSON est traîné, porté dans le bureau du lieutenant BLAUMANN, face à notre cellule. Bouleversé, nous essayons de voir par le trou de la serrure. nous apercevons des ombres qui se meuvent rageusement dans le bureau.

Le lieutenant BLAUMANN assassin auquel la Gestapo n'a rien à envier, oublieux des principes les plus élémentaires d'humanité veut profiter de l'agonie du malheureux pour lui arracher des bribes de déclaration. mais il est certainement trop tard. On le rejette à nouveau dans sa cellule. Nous n'avons pas pu dormir cette nuit là car PERSON râlait et paraissait se tordre sur les planches.

Nous sommes obsédés par notre idée d'évasion, nous nous relayons à la fenêtre.

Après cinq heures (approximativement, d'après le jour) nous n'entendîmes plus un bruit dans la cellule d'à côté, un funeste pressentiment nous traversa. Nous collâmes notre oreille au mur; vers 7 heures, les Allemands entre dans la cellule de PERSON, essaient de le réveiller et j'entends très distinctement, autant que mes connaissances en allemand me le permettent, ces paroles:"l'homme est mort". OLLIVIER et moi, avions hélas pensé. PERSON avait certainement fini de souffrir. BOUFFANT reprit place dans la cellule l'après-midi.

Le vendredi 16 juin, OLLIVIER  et BOUFFANT 4  sont emmenés et j'apprends par une femme de ménage nommée Jeannette, qu'ils seront fusillés avec d'autres patriotes au champ d'aviation de Servel, qui je l'ai su depuis, a servi de dernière demeure à bien des malheureux Bretons. sinistre image du déclin allemand.

Le cœur serré, je pense que notre patient labeur n'aura pas profité au pauvre OLLIVIER 3.

Je reste seul et continue le travail entrepris avec mon collègue.

À 17 heures, le barreau est descellé. je le cale avec des brindilles et je maquille les traces de mon travail à l'aide de menue poussière. Découragé et pensant ma condamnation ne serait pas grave, je ne juge pas utile de m'exposer au danger des mines qui entourent la prison. Un autre peut-être profitera de la fragile barrière que constitue ce barreau.

Je ne pensais pas si bien faire.

TOUSSARD René m'a d'ailleurs remercié devant le commandant des F.F.I. de lui avoir sauvé la vie.

 

La prison de St-Brieuc

J'ai été jugé à Saint-Brieuc et condamné à faire 18 mois de prison en Allemagne. Dès cet instant, j'ai juré de venger OLLIVIER est ses collègues et de faire l'impossible pour m'évader.

À la prison de Saint-Brieuc, je fais connaissance du lieutenant commandant les corps francs de Saint-Brieuc, Pierre KERAUTRET - (cela je ne l'apprends que plus tard). Il me conseille de faire les corvées et les tinettes de la prison, poste qui me permette d'accomplir la liaison entre détenus d'une même affaire et de passer les journaux à mes camarades. le 10 juillet, à cinq heures du matin, au lieu d'appel de dix sept camarades dont monsieur le commandant METAIRIE et son fils, l'abbé FLEURY et deux autres camarades de Dinard dont les fiancées Lili et Yvonne, étaient également incarcérées. Ils ont d'ailleurs toujours pu correspondre au nez et à la barbe des Boches.

L'abbé FLEURY a subi un véritable martyre avant d'être fusillé, chose dont j'eus la certitude en descendant le matin  faire la corvée. J'aperçus en effet la soutane et le chapelet de l'abbé ainsi que les paquets de vêtements des 17 patriotes. rapidement, je remontai faire part de ma découverte au lieutenant KERAUTRET, car il était suspecté de faire partie de l'affaire du commandant METAIRIE.

Le camp Margueritte

Le 17 juillet, départ pour Rennes dans un autocar, escorté de waffens S.S. goguenards, armés jusqu'aux dents. Nous sommes dix huit, menottés aux mains, dont deux femmes de Callac. l'une d'entre elles est enceinte de trois mois, elle a été incarcérée à la prison de Rennes, son marie étant en fuite.

Une partie de notre convoi est déposé au camp Margueritte et l'autre à la prison Jacques Cartier de Rennes.

Le mardi 1er août, les Américains attaquent Rennes avec des chars, les obus pleuvent autour de la prison. Entre 17 et 18 heures, l'un d'eux explose à l'entrée. Aussitôt, un vent de folie semble avoir soufflé sur l'établissement, les détenus animés par l'espoir d'une libération immédiate enfoncent les portes des cellules avec un ensemble parfait, moi-même, j'enfonce la porte de la cellule 75. Nous nous engageons sur les passerelles, mais les Boches ne sont pas encore partis, les mitraillettes aboient ça et là dans la prison. Nous nous replions vers nos tanières.

Les prisonniers allemands ont été eux-mêmes armés. l'ordre est alors de se mettre au garde-à-vous au fond des cellules.

À minuit, a lieu le départ du premier convoi, auquel se joignent des prisonniers du camp Margueritte et 80 femmes.

Redon

 

 

 

Nantes

Nous sommes pressés dans des wagons à bestiaux et enfermés jusqu'à Redon.

À la corvée d'eau, j'aperçois des camarades de Lannion: LE GAC, LE TIEC, LE GRAND? TANNO et PERN qui étaient dans le même wagon. Robert RAVILLY et moi, nous étions dans un autre wagon.

En arrivant à Nantes, un camarade du convoi s'évade ce qui vaut d'être enfermés en plein soleil, à la gare de triage?. Nous étions 27 dans le wagon, avec pour tout vêtement, nos caleçons. pas une seule ouverture, tout était condamné. Nous étouffions littéralement.

Il y avait parmi nous le capitaine FORGET, huissier à Quimper, âgé de 60 d'environ 60 ans. Il avait sa femme et sa fille dans le convoi et reprenait pour la seconde fois la route de l'Allemagne, prisonnier en 1940, libéré et repris ensuite avec sa famille: coupable d'agissements patriotiques.

À 17 heures, l'interprète allemand qui avait travaillé comme peintre à Paris durant la période d'entre-deux guerres, monte dans le wagon et nous annonce textuellement:

 "Je demande 5 courageux pour foute sur la gueule du premier qui tente de s'évader"

Personne ne répond, et pour cause. l'interprète fouaillé par cette haine sourde, cette solidarité qui le brave, désigne alors 5 de mes camarades d'office.

À la première évasion, ils seront fusillés.

Une partie de notre convoi transportait des chars et du matériel de guerre et nous écoutions avec angoisse le vrombissement des appareils alliés qui croisaient sans cesse au-dessus de nous. Nous stationnâmes environ 1/4 d'heure en gare principale de Nantes. vers 21 heures, un employé passe le long des wagons et nous conseille de rester allongés toute la nuit.

Évasion de 32 prisonniers à St-Mars-du-Désert Nous comprîmes sans plus d'explications que le Résistance s'occupent certainement de nous. Effectivement, vers 2 heures du matin, l'attaque se déclenchait, une grêle de balles s'abattait sur les wagons. 5 soudards en armes nous gardaient. Les mitrailleuses lourdes des chars crachaient le feu.6
Segré

 

 

Lion-d'Angers

 

 

Angers Saumur

Malheureusement, tout bruit s'éteignit et le convoi repartit, atteignant Segré le matin, puis le Lion-d'Angers où 78 wagons étaient groupés, prisonniers américains, prisonniers noirs, les détenus du camp Margueritte et de la prison Jacques Cartier de Rennes.

Au Lion-d'Angers, me trouvant en couple avec le convoi américain, je réussis à échanger quelques mots avec l'un des prisonniers. Il réclamait de l'eau pour lui et ses camarades, mais les Boches avec leur "générosité" coutumière refusaient. Et cela par un soleil de plomb, avec pour toute couverture sur les wagons un rectangle de 20 cm sur 50. La Croix-Rouge française nous ravitaillait, mais nos Alliés américains étaient dépourvus de tout.

le 4 août 1944 à Angers, nous étions en couple avec le convoi de munitions, à Saumur le lendemain avec le convoi d'essence.

Langeais

Le 6 août, nous arrivons à la gare de Langeais. 1O chasseurs américains se dessinent dans le ciel et se disposaient au-dessus de nous en ligne de file. le chef de groupe pique et mitraille la tête du convoi. Nos gardiens allemands affolés s'enfuient et se cachent s'éloignant du train. l'occasion est belle. Il faut profiter de cette confusion subite. Nous sautons des wagons en pleine mitraillade.

Jules Guéhéneuc, notaire de PléhérelLes femmes restées sur le quai agitent des mouchoirs, des robes. les Américains voient à présent cette masse humaine déferler des wagons. Ils cessent le tir. Ils s'éloignent. Les Boches reprennent alors courage et ouvrent sur nous, de sang froid, un violent feu de mousqueterie afin d'arrêter les fuyards. Un notaire7  alors qu'il se rendait les mains en l'air est abattu froidement par un gardien.

Laissé sans soins, il meurt épuisé à bout de sang.

Dans cet affolement, 60 détenus environ se sont évadés, certains ont traversé la Loire, d'autres ont pris la campagne.

C'est alors le défilé des blessés. Dans mon wagon, un professeur de Vitré, chef de la Résistance s'est évadé. Nous en sommes heureux. Dans le wagon d'à côté, il y a 14 évadés. Mon camarade Robert RAVILLY qui était en caleçon et pieds nus est ramené, son évasion n'a pas pu réussir car il a marché sur un morceau de verre, lui causant une plaie sous l'orteil. quant à moi, je suis tombé au milieu de 6 Boches et j'ai dû me plaquer au sol ou mon compte était bon.

À 21 heures, les Boches nous font mettre en colonne par trois et tout le convoi traverse la ville de Langeais, où nous fûmes enfermés dans des baraquements Todt. Nous étions environ 400 dans la même baraque. J'ai dormi cette nuit là à côté du capitaine FORGET de Quimper.

Le lendemain matin, je retrouve dans la baraque, le lieutenant des corps francs de Saint-Brieuc Pierre KERAUTRET.  Nous décidons alors qu'il fallait coûte que coûte s'évader avant d'arriver à Tours. j'avais déjà un plan. Avec un fétu de paille introduit dans un joint de parquet, j'avais remarqué qu'il avait un vide d'environ 40 cm entre le plancher et le sol. Nous devions nous mettre au travail le soir même. Un jeu d'enfant que de soulever 5 lames de parquet et de se faufiler dessous.

À 14 heures, l'adjudant allemand du convoi demande des volontaires pour aller reconnaître les morts de la veille au poste de secours de Langeais, car nous n'avions aucun papier sur nous.

Pierre KERAUTRET se présente ainsi que 5 autres camarades. peu de temps après, nouvelle alerte vers 14 heures 30. Les chasseurs américains piquent au-dessus de la baraque se dirigeant sur la gare qui était au-dessus à 600 mètres environ.

Durant cette alerte, j'apprends que le lieutenant des Corps francs de Saint-Brieuc s'était évadé du poste de secours avec un industriel des environs de Dinan qui venait de faire 15 mois de cellule à Jacques Cartier pour avoir caché 4 parachutistes américains.

Vers 15 heures, j'ai la joie de rencontrer Marcel AUBERTIN 8 qui était mon coiffeur à Primel-Trégastel (Finistère). je lui parle de mon intention de m'évader. Le soir même, il me présente son meilleur collègue de camp de concentration, décidé lui aussi à s'évader par tous les moyens. Il s'agit de Georges LAURENT qui a fait sauter les pétroles Jupiter à Brest. Je luis ai fait part de mon plan. Il est entièrement d'accord. Marcel AUBERTIN, tient à raconter son histoire au cas ou pour notre évasion réussirait et afin que trois des collègues qu'il croit fusillés soient vengés.

Voici son récit "J'ai été arrêté à Primel-Trégastel avec mes camarades Robert VAN HOEVEL, Jean VOYEN, Léon GUILLOU (sanitaire) nos bourreaux étaient hélas deux traîtres.  Il s'agit d'André GEFFROY de Locquirec , Breiz Atao notoire, membre de la Gestapo et de Hervé BOTROS de Lanmeur. C'est eux-mêmes qui nous ont matraqués et dénoncés. Chose unique, GEFFROY durant un de ces séances portait l'uniforme de la Gestapo. Il est d'après moi, responsable de l'arrestation du patron de l'auberge du Cheval blanc à Perros-Guirec et de toute sa famille. Durant un interrogatoire, il me dit :"J'espère pouvoir bientôt mettre la main sur René GUILLOU, Pierre TREGUIER et MAINGUY, tous trois coupable à la Todt à Primel-Trégastel, ainsi que sur le groupe de Penvern à l'Ile Grande.

BOTROS étant venu à l'Ile Grande en camionnette le jour où le groupe devait former un maquis, accompagné de Pierre TREGUIER qui croyait fermement avoir affaire à un homme de la Résistance. Ce qui entre parenthèse, prouve le degré d'hypocrisie de ce BOTROS et le danger constitué par un pareil individu.

Si GEFFROY n'agissait pas à ce moment, ce n'est d'ailleurs nullement par effet de bonté, mais simplement par mesure de prudence, étant connu dans la région de Lannion.

L'évasion de 15 prisonniers

À 20 heures, nous passons sous le plancher, Georges LAURENT et moi, d'autres suivront. Nous sommes bientôt une quinzaine sous le plancher.
Un des nos camarades referme en ajustant les lames du parquet, ajoute deux paillasses dessus.
Le départ de nos camarades approche. Robert RAVILLY me pria de ne pas oublier d'aller prévenir sa mère. La blessure au pied l'empêchant de nous suivre, il me promet de faire l'impossible pour s'évader en cours de route.
L'abbé BARRE fait un sermon pour relever le moral de tous et fait une prière pour les morts de la veille.
Puis a lieu le départ en colonne par trois. c'est le cœur serré, le souffle coupé, oubliant notre sort encore précaire, que nous les entendons s'éloigner.
À 22 heures, tout est calme. Le jour baisse rapidement, les pas de la soldatesque boche retentissent sur nos têtes, c'est l'inspection de la baraque. Tout est remué, la paillasse au-dessus de nos têtes se soulève et retombe.

Georges LAURENT me touche le coude, j'ai compris que nous l'avons échappé belle. Tout redevient calme, d'un calme angoissant. Le cœur saute allègrement. La sentinelle marche dans la cour. Nous soulevons le plancher et la paillasse, nous nous déchaussons, traversons la baraque, sautons par la fenêtre, montons rapidement un coteau de vigne. quelle allégresse de se sentir hors de l'emprise: La Liberté n'est pas un vain mot.

Le lendemain 8 août, à l'aube, nous nous trouvons à Pont-Boutard, commune de Saint-Michel (Indre-et-Loire). Nous rencontrons un employé du service vicinal. Il est au courant de l'affaire de Langeais. Il a vite deviné qui nous sommes et nous met à l'aise "Rendez-vous chez Monsieur RANCIEN, meunier de Pont-Boutard, vous aurez un gite et le couvert".  Mais le rôle du brave Monsieur RANCIER ne se borne pas là. le lendemain, un gars du maquis, un dénommé MARTIEL, nous prend en charge et nous remet au capitaine commandant le maquis de Cantiveire (Indre-et-Loire). Là nous retrouvons les camarades du train et nous sommes envoyés à Messieurs les docteurs LE DUC de Morlaix et LUCAS de Brest évadés du convoi. Ils avaient une carte et nous tracent notre route. Nous devons prendre la direction de Baugé (Maine-et-Loire).

À 2 kms de là, nous retrouvons le lieutenant KERAUTRET. Nous lui demandons conseil, il faut traverser la ligne, le front se trouvant à Saumur, Venantes, Baugé.

D'une seule étape de 40 kms, nous faisons à travers les forêts, un rond de Renoil à Baugé, les Américains défilaient à travers la ville. Nous étions sauvés.

Le lieutenant KERAUTRET s'étant fait connaître à l'adjudant RAFFI, commandant le groupe F.F.I. de Baugé, nous sommes rentrés en voiture à Rennes et Guingamp où je me séparais de mon camarade LAURENT habitant Brest, pour rentrer à Lannion.

 Fait à Trébeurden.  Signé MAINGUY

 

  1- Il s'agit d'Yves PERSON
2 - C'est par là que s'évadera TOUSSARD le 24 juin.
3 - Mort en déportation
4 - Mort en déportation
5 - Le commandant Jean MÉTAIRIE, responsable départemental de l'Armée Secrète sera fusillé en juillet. http://www.francegenweb.org/~wiki/images/5/5e/LaPorcherie.pdf
 http://www.wikiarmor.net/Jean_M%C3%A9tairie
6 - En réalité, ce n'est pas la Résistance qui attaquait, mais les gardes allemands qui tiraient sur les prisonniers qui s'échappaient de 2 wagons à Saint-Mars-du-Désert. Voir l'article
7 - Il s'agit de Maître Guéhéneuc de Pléhérel.
8 - Mort en déportation
   

 

 

       

       



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22/02/2019