Le docteur Jean LE DUC évadé à Langeais
"J'ai
été arrêté le 3 juin, a-t'il déclaré, alors que je rentrais chez moi après
avoir assisté à un parachutage. je fus immédiatement conduit à la
felgendarmerie. les Allemands ne semblaient pas avoir de renseignements
précis sur mon compte. Malheureusement, en me fouillant, ils trouvèrent sur
moi, des documents qui établissaient la preuve de mes rapports avec nos
alliés. Pour
m'obliger à parler au cours de trois interrogatoires serrés, les Boches me
frappèrent brutalement à coups de poings et de crosse de fusil. Ils
n'apprirent évidemment rien de la sorte. Je fus alors conduit à Brest et
écroué dans l'un des effroyables cachots des sous-sols de Pontaniou. On me
transféra ensuite au camp de concentration de Rennes dont je devins le
médecin à partir du 8 juillet. A la
question: comment pouvez-vous décrire l'état sanitaire du camp, le Dr Le Duc
répond: Il est exact, comme l'a dit Rannou, Perrot et Cizaire, que depuis le
17 juin, les détenus politiques qui s'y trouvaient, étaient très maltraités.
On ne leur donnait pour toute nourriture midi et soir, que des chous
cuits à l'eau. Il en résulta de nombreux cas d'entérite et de dysenterie
avec sang. La Croix-Rouge ayant protesté, on apprit que le responsable de
cet état de choses était l'intendant français, chargé du camp et qui était
en même temps directeur de la prison Jacques Cartier. Cet individu touchait
25 F par jour et par détenu, mais il préférait garder l'argent et gaver de
choux les malheureux prisonniers. Son
attitude fut telle, que le médecin allemand du camp, Heinrich Paul, alla le
voir et lui fit de vifs reproches.. .Il l'obligea à varier les menus et et à
servir aux détenus des pommes de terre, des carottes et des
haricots. Le 3
août , dans la nuit, on évacua le camp et on nous entassa dans des wagons à
bestiaux. le convoi dans lequel nous nous trouvions comprenait 70 wagons et
était remorqué par deux locomotives. Il transportait environ environ 2000
personnes parmi lesquelles lesquelles de 1.000 à 1200prisonniers civils,
dont 150 femmes, des prisonniers de guerre américains, canadiens et
sénégalais, plus des ...Boches. On nous dirigeait parait-il sur Compiègne.
En cours de route, de nombreuses évasions eurent lieu à Langeais.
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22/02/2019