Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents sur ce convoi de déportés
LAPLANCHE Joseph Désiré 01/01/1912 – 02/04/1945 C’est à Villiers (36) que Joseph Laplanche voit le jour, le 1er janvier 1912. Il épouse Louisa Blondeau le 25 août 1934 à Mézières-en-Brenne. Deux enfants, Roger et Odile, naîtront de cette union les deux années suivantes. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les époux Laplanche demeurent à Déols. Joseph travaille comme ajusteur à l’usine aéronautique S.N.C.A.S.O. (1) et entre en résistance, dès 1943, dans le groupe constitué au sein de l’établissement. Le grade d’adjudant-chef lui est attribué après ses contributions de recruteur, ses participations à des sabotages et son aide active aux missions de parachutages. Ses supérieurs hiérarchiques écriront à son sujet « patriote très actif, très apte au commandement, très courageux. A eu une grande activité déjà avant son entrée au maquis. » Le jour du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944, il rejoint le maquis F.T.P.F. (2) Indre à la demande de l’état-major départemental de cette formation, suite à l’injonction du commandement londonien. De 1850 effectifs le 1er juin, ce mouvement de résistance comptera 4600 patriotes un mois plus tard. C’est ainsi que Joseph endosse la fonction de chef de groupe, suivie quelques jours après de celle de chef de section. Le futur député Georges Pirot, alias « Georges », est alors son capitaine. Lors de l’attaque par les Allemands de la ferme des Laboureaux à Jeu-les-Bois le 12 juin, Joseph sera fait prisonnier avec 32 camarades de combat. Incarcéré à la caserne Bertrand à Châteauroux jusqu’au 2 août, il fut déporté en Allemagne en train, après un long et difficile trajet dans le convoi dit « le train de Langeais » : - 11 août : montée en gare de Bourges, avec de nombreux membres de l’Armée Secrète. - Entre le 11 et le 15 août : Moulins, Beaune, Dijon, Besançon sont traversées dans des wagons fermés, avec des conditions d’hygiène et de ravitaillement très précaires. De nouveaux prisonniers, dont un nombre certain de femmes, embarquent dans le train au fil des gares. Des décès sont à déplorer mais aussi des évasions et des libérations providentielles se produisent dans ce convoi estimé à 2000 personnes. - 15 août : arrivée à Belfort et internement à la caserne du Fort Hatry, dans l’attente de la formation de trois nouveaux trains à destination des camps de concentration allemands. - 29 août : le convoi n° 453, avec 702 prisonniers dont 639 français, s’ébranle en direction de Neuengamme, situé au sud-est de Hambourg. Il est affecté le 1er septembre 1944 au nouveau kommando de Wilhelmshaven, composé de 999 détenus du camp dont 600 prisonniers français. La plupart des internés furent astreints à travailler sur un chantier naval de marine de guerre en deux équipes : celle de jour commençait à 6h15 ou 7 h jusqu’à 18 h (soit 11 à 12 h de travail), relayée par celle de nuit de 18h15 à 6 h. Il fallait parfois déblayer le site, fréquemment bombardé par l’aviation alliée. Le 1er avril 1945, devant l’avancée des belligérants, les autorités allemandes décidèrent de replier le kommando sur le camp de Neuengamme. Joseph, qui était gravement malade, décédera d’épuisement le lendemain, en gare de Wilhelmshaven, dans le train qui effectuait le transfert des prisonniers. Son corps n’a pas été retrouvé. La Nation a reconnu le mérite de ce valeureux combattant en lui attribuant les mentions « Mort pour la France » en 1947 et « Mort en déportation », en 1993. Le nom de Joseph Laplanche est inscrit sur 3 monuments commémoratifs de l'Indre : Déols, Jeu-les-Bois et Mézières-en-Brenne.
(1 (1) Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Sud-Ouest. Nom donné à un consortium de six constructeurs aéronautiques, créé le 15 juillet 1937 dans le cadre des nationalisations de toutes les usines d’armement aéronautiques françaises. (2 (2) F.T.P.F. : Francs-Tireurs et Partisans Français. Document communiqué par C. Kroliczak
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22/02/2019