La famille Fontbonne
La
famille Fontbonne tenait un hôtel restaurant à Tours. Comme beaucoup
d'hôteliers de Touraine, ils auraient été sollicités pour héberger des
pilotes canadiens recueillis par la Résistance avant que ceux-ci ne soient
pris en charge par des agents avant d’être raccompagnés en Angleterre. Avec
le cours de la Loire, de nuit, la masse d’eau se reflétant particulièrement
bien de nuit, il était en effet assez aisé pour de petits avions anglais de
se poser au sud de la Loire sur les zones plates éclairées à la dernière
minute. Ce qui explique le transit important de pilotes anglo-saxons dans
cette région.
Ils auraient été dénoncés par leurs voisins qui voyaient un moyen de régler
une affaire de mitoyenneté remontant à l’avant-guerre.
Trois membres de la famille Fontbonne, Jean, sa femme Lucie et sa fille
Jacqueline sont arrêtés à Tours. Ils font partie du dernier convoi parti de Rennes
début août 1944 en direction de l’Allemagne. Le 6 août, le convoi immobilisé
par la destruction du pont de Cinq-Mars-la-Pile est camouflé sous des
branchages et surveillé par des sentinelles. Ce dernier subit un
mitraillage de l'aviation britannique. Plus de 300 prisonniers réussirent à
s'échapper, Jean Fontbonne en fit partie. On relèvera 19 morts et 70
blessés. Jean Fontbonne parvînt à se cacher et se rendit chez des amis dans la
région de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours où il attendra la libération
de la région par les Alliés. Il restera sans nouvelles de sa femme et de sa
fille pendant plusieurs mois.
Le 7 août, le convoi est reconstitué à la Ville-aux-Dames, près de Tours et
repart en direction de Belfort où il arrivera le 15 août. Le 1erseptembre, Lucie et sa fille Jacqueline sont acheminées par un autre
convoi vers Ravensbrück.
A la libération du camp par les Russes, elles sont laissées sur les routes,
sous-alimentées, et rejoindront les lignes américaines dans un état de
fatigue prononcée.
Jacqueline sera prise en charge par un officier médecin allemand
réquisitionné par les Américains. Elle survivra, mais décèdera juste après
la guerre en France des suites des maladies engendrées pendant
l’internement.
Source : Henri Lesoin
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