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Robert Régnier

10/05/2013


Le journal de Vitré du 10 mai 2103

 

Autre article du 27 avril 2013

Le calvaire du résistant restérien

La municipalité de Retiers a décidé de rendre hommage à Robert Régnier en baptisant de son nom le passage de la rue Clemenceau à la Place Miescisko.

 

Aujourd'hui encore, le wagon mémorial de Langeais est visible à la gare

Le résistant a vécu une courte existence qui s’est terminée dans un camp de concentration à l’âge de 20 ans.
Robert Régnier fait partie de ces nombreux jeunes héros “anonymes” qui ont courageusement décidé de combattre et résister. Comme beaucoup, il a connu un sort tragique. Né le 30 avril 1925 et demeurant rue de Martigné à Retiers, le jeune résistant était sabotier à La Roe avant de rejoindre un groupe de Francs tireurs et partisans français (FTPF). Il a notamment participé à l’action de résistance sur l’axe stratégique Rennes-Laval.

Les voisins résistants

À partir du Débarquement de juin 1944, les opérations des résistants s’intensifient en coordination avec les autres réseaux. De même, la lutte contre la résistance locale devient sans pitié de la part des autorités allemandes et la Gestapo. Robert Régnier est ainsi capturé au bourg de La Gravelle le 27 juillet 1944 avec d’autres membres de son groupe dont les jeunes voisins de Retiers. Jean Hunault, 21 ans, du Theil-de-Bretagne et Jean Lohier, 23 ans de Coësmes. Ils sont emprisonnés à Laval, puis Angers, et embarquent le 4 août pour Belfort dans le convoi de déportés parti de Rennes.

L’enfer du Train de Langeais

La voie étant coupée, le train stationne à Langeais, dissimulé sous des branchages qui l’apparentent à un convoi militaire. Les 1 500 prisonniers, accablés par la chaleur étouffante, sont ravitaillés par la population locale. Cependant le train est pris pour cible par l’aviation américaine. Profitant de la panique, certains réussissent à s’échapper, d’autres sont tués et le plus grand nombre est maintenu dans le convoi, comme Robert Régnier et ses camarades.

« C’est aux environs de 20 h que les avions anglo-américains repérèrent le convoi et le mitraillèrent. Il y eut des victimes parmi les prisonniers de guerre et les déportés mais toutes ne le furent pas par l’aviation alliée. Profitant du désarroi provoqué par le mitraillage, de nombreux militaires et déportés s’évadèrent. Aussitôt les sentinelles ouvrirent le feu en se lançant à la poursuite des fugitifs. Beaucoup d’autres furent blessés et quelques-uns mortellement » témoigne M. Boisseau, maire de Langeais de 1944 à 1953.

Wagon du Convoi de Langeais

Le train atteint finalement Belfort le 29 août et les prisonniers sont transférés au camp de concentration de Neuengamme. En septembre 1945, Robert Régnier est admis à l’infirmerie de Wilhelmshaven. En avril, trop affaibli pour prendre le convoi qui évacue, il tente de suivre la route prise par l’infirmerie. Il est ensuite porté disparu, vraisemblablement victime des bombardements qui ont englouti le même convoi. Il avait 20 ans… Ses autres camarades bretons ne sont pas non plus revenus.