DELAVEYNE Gabriel
Né le 9 novembre 1885 (de Dinard).
"Le 29 juin 1944, 2 individus, Colin et Goavec se présentent au bureau de
Gabriel Delaveyne, qui tient la permanence des Allocations Familiales au
104, avenue Georges V à Dinard. Ils Se faisant passer pour des évadés
politiques de la prison de Vitré, ils demandent à prendre contact avec la
Résistance et s'il a des cartes de pain à leur donner. Trouvant ces
visiteurs douteux, il les dirige vers la cantine scolaire pour déjeuner. Le
6 juillet 1944, à 9 heures du matin, accompagnés de deux feldgendarmes, les
deux hommes sonnent à la porte de Gabriel Delaveyne qui descend
immédiatement et est arrêté sur le champ, sans explication:" Pendant que
j'étais gardé sous la voûte de mon appartement par un feldgendarme, l'autre
et les deux individus en question sont montés dans mon appartement où se
trouvaient ma femme et ma fille. Ces deux dernières ont également été
arrêtées sous la menace d'un révolver.
Ma femme, qui n'était pas vêtue, a été mise dans l'obligation de s'habiller
devant Colin, tandis que ma fille était surveillée par Goavec. Quant au
feldgendarme, celui-ci est resté sur le palier et ne s'est occupé de rien.
Colin est descendu avec ma femme et ma fille, pendant que Goavec était resté
dans l'appartement. Nous avons été conduits tous les trois à la Kommandantur
où nous avons été gardés par duex feldgendarmes. Colin est revenu trouver
son camarade dans notre appartement où ils ont opéré une fouille en règle.
Ensuite, Colin est revenu à la Kommandantur où il m'a questionné pour me
demander si je connaissais les chefs de la Résistance de Dinard. Je lui ai
répondu négativement. Voyant qu'il ne pouvait obtenir aucun renseignement de
moi, il s'est approché et m'a frappé violemment sur la tête à coups de
poings.
Nous avons été conduits trous les trois à Saint-Servan, puis à la prison de
Rennes. J'ai été placé au camp Margueritte où j'ai subi plusieurs
interrogatoires par un Allemand et Colin. Ne voulant pas parler, j'ai été
attaché par les pieds et les mains et frappé par l'Allemand sous les ordres
de Colin. Je me suis évanoui sous les coups répétés..."
Début août 1944, il se trouve dans le convoi parti de Rennes vers
l'Allemagne. Arrivé au fort Hatry de Belfort le 15 août il est libéré
le 28 août 1944.
Sa femme et sa fille sont libérées le 23 juillet . Elles constatèrent , lors
du retour à leur appartement, la disparition d'objets, bijoux, argent et
valeurs.
Source: Livre de Kristian Hamon : Agents du Reich en Bretagne. Skol Breizh
Page 111 à 113
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