Thérèse Pierre, des talents de commandement au service de la Résistance |
Ed:11/04/2016 |
Pour
enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents sur
la Résistance en Ille-et-Vilaine
Lucie Aubrac, Simone Michel-Lévy, Odile Gautry, directrice de l’EPS de Fougères et bien sûr cette jeune femme, discrète, courageuse et supportant les plus cruelles tortures sans livrer un seul nom, Thérèse Pierre. Ses proches compagnons ont toujours reconnu qu’ils lui devaient la vie : André et Denise Delanoë, Germaine Guenée, témoin toujours vivant et mémoire de ses parents, de sa sœur et de son beau-frère Alfred Leguay. Déplacée d’office par Vichy Thérèse est née dans la Marne en 1910. Fille d’instituteurs, elle est nommée à Evreux, puis à Felletin, à Bar-le-Duc. Elle est mutée en Bretagne, à Vitré, Redon, Carhaix, puis à l’Ecole primaire supérieure de jeunes filles (EPS) de Fougères. Elle s’installe à l’automne 1942. De sensibilité communiste, elle a milité en faveur des républicains espagnols. Elle est allée aussi en U.R.S.S., comme un certain nombre d’intellectuels et écrivains français qui reviendront avec beaucoup plus de lucidité après avoir nourri des illusions. Responsable du Front National Elle devient rapidement responsable du Front national (de lutte pour la libération de la France) et participe à l’organisation de groupes FTP (francs- tireurs et partisans français). Elle est le chef du noyau de Résistance de Fougères, épaulée par Léon Pinel et Pierre Lemarié, spécialiste des explosifs. Femme d’organisation et d’autorité, elle devient responsable technique de la propagande, elle rédige des feuilles de presse clandestine et en assure la diffusion. Elle délivre de faux papiers à des patriotes et réfractaires recherchés. La milice est créée le 30 janvier 1943 par Pierre Laval et dirigée par Joseph Darnand. C’est dire combien les résistants sont surveillés et traqués. Elle réalise des missions de liaison, de transports de documents et de matériel de guerre. A travers cette forme de Résistance, l’accent est mis sur la discrétion, la prudence et l’utilisation des armes afin d’organiser des incendies de camions allemands et des attaques des services allemands à Fougères.
Dénonciation, arrestation et tortures
La mémoire de Thérèse Pierre
La littérature et le cinéma font revivre la figure non conventionnelle et tragique de Thérèse. Dans son « roman », « Elles vivaient d’espoir » (Grasset, 2010), Claudie Hunzingen évoque l’amitié amoureuse entre Emma, la mère de l’auteur et Thérèse ainsi que l’action de Thérèse à Fougères comme chef de réseau. Un documentaire, « Où sont nos amoureuses », de Robin Hunzingen (2007) nous montre les lieux de séjour de Thérèse. La vie de Thérèse est une vie héroïque et bien conduite.
Daniel Heudré |