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René SCHMITT

 Résistant déporté

         René Schmitt est né en 1919 dans la région parisienne. La Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, alors qu’il a tout juste 20 ans. Dès 1940, il se trouve embrigadé dans un camp de Jeunesse par le régime de Vichy et il passe ainsi un an dans les Pyrénées, malgré lui.

         Dès qu’il est libéré, il rejoint Paris où il a des amis car il a très envie d’en découdre avec ces Nazis qui occupent la France, la pillent, la maltraitent et réduisent ses habitants à l’esclavage. 

         Très vite, il fait partie d’un réseau de Résistance, le groupe Valmy et, pendant plus d’un an, avec ses amis, il traque les Occupants, pose des bombes dans les cinémas ou autres lieux où les Allemands se croient en sécurité.

         Il faut que les ennemis sachent que la population française ne les accepte pas. Il faut qu’ils se sentent en danger. Il sait qu’il risque sa vie mais, comme tous les Résistants de l’époque, il pense que la liberté de la France est plus importante que sa propre vie.

         Malheureusement, il est arrêté en octobre 1942 et enfermé pendant 6 mois à  la prison de Fresnes, 6 mois à se demander ce qu’il va devenir. Va-t-on venir le chercher un matin pour le fusiller comme cela se passe souvent ? Va-t-il être envoyé en Allemagne ? Les camarades vont-ils réussir à le libérer ?

         Le 6 avril 1943, il est sorti de sa cellule et envoyé dans un train avec des milliers d’autres prisonniers vers l’Allemagne. A l’époque, on n’imaginait pas encore ce que pouvaient être les camps de concentration. On n’imaginait pas l’horreur de la déportation.

         René Schmitt est envoyé au camp de Mauthausen en Autriche. Pendant un an, il va travailler à la carrière avec les autres déportés. Ce camp était particulièrement destiné à l’élimination par le travail des militants opposés au régime d’Hitler. Les Nazis se permettaient, en plus, de faire des expériences sur les déportés. Ils limitaient leur nourriture et la mesuraient soigneusement pour voir combien de temps ils pouvaient résister tout en travaillant très dur.

         Au bout d’un an, René Schmitt est affecté à un camp satellite de Mauthausen. Il va travailler dans le camp d’Ebensee. Là, il fera partie d’un commando qui devra continuellement déneiger les routes et les terrains dont les Allemands ont besoin. Dans ce camp, les déportés devaient creuser des tunnels destinés à accueillir des usines d’armement.

         Quand le camp est libéré en mai 1945, René Schmitt est épuisé. Il est à l’infirmerie, il ne peut plus se lever, il a les poumons malades, il ne pèse guère plus de 35 kilos.

         Il est rapatrié en France mais il devra faire un long séjour à l’hôpital avant de penser reprendre une vie normale. Il ne pourra même pas continuer son travail à la Villette.

         Plus tard, en 1961, René Schmitt et sa famille reviennent à Saint-Thurial car leurs familles sont originaires de Baulon et de Saint-Thurial. Il mène là une vie tranquille, discrète. Il a fait son devoir de citoyen, il n’est pas homme à le crier partout.  

         Nous devons être reconnaissants à René Schmitt et à tous ses compagnons de lutte car, grâce à eux, nous pouvons vivre depuis 65 ans dans un pays libre et, même s’il faut toujours rester vigilant, nous espérons bien que nos enfants n’auront pas à revivre ce qu’il a vécu.

                                                                   Renée THOUANEL-DROUILLAS