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ROINÉ Robert

 

ROINÉ Robert est né le 12 janvier 1906 à Dinard (Ille-et-Vilaine). Il habite au 16 rue Bazan au Havre (Seine-Inférieure/Seine-Maritime) au moment de son arrestation. Il est marié et travaille comme ouvrier métallurgiste.

Robert Roiné est arrêté le 24 février 1942, au Havre à la suite de l'attentat du 23 janvier, place de l'Arsenal au Havre. Les Allemands opèrent immédiatement une rafle, notamment dans les cafés autour de la place. Annonce est faite que 30 otages seront fusillés si les coupables ne sont pas découverts (20 otages juifs et communistes internés à Compiègne seront fusillés). La rafle se poursuit le lendemain au Pont de La Barre en direction des milieux communistes et syndicalistes.  Ecroué à la prison du Havre, puis à Rouen, il est ensuite remis aux autorités allemandes à leur demande. Celles-ci l’internent au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122).

Robert Roiné est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les «Judéo-bolcheviks» responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.

On ignore son numéro d’immatriculation à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942. Le numéro «46066 ?» inscrit dans mes deux premiers ouvrages sur le convoi du 6 juillet 1942 (éditions de 1997 et 2000) correspondait à une tentative de reconstitution de la liste du convoi par matricules. Ce numéro, quoique plausible, ne saurait être considéré comme sûr en raison de l’existence de quatre listes alphabétiques successives, de la persistance de lacunes pour plus d’une dizaine de noms et d’incertitudes sur plusieurs centaines de numéros matricules. Seule la reconnaissance, par un membre de sa famille ou ami de la photo  d’immatriculation publiée ci-dessus pourrait désormais en fournir la preuve.

Robert Roiné meurt à Auschwitz le 21 août 1942, d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz et destiné à l’état civil de la municipalité d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 3 page 1012).

La mention «Mort en déportation» est apposée sur son acte de décès (Journal Officiel n°115 du 19 mai 1998). Cet acte de décès porte toujours la mention inexacte «décédé courant octobre 1942 à Auschwitz» : il serait souhaitable que le ministère prenne désormais en compte par un nouvel arrêté la date portée sur son certificat de décès de l’état civil de la municipalité d’Auschwitz, accessible depuis 1995 (Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau).

Il a été déclaré « Mort pour la France». Le titre de «Déporté politique» lui a été attribué.

Sources

  • Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres - incomplets - de l’état civil de la ville d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).

  • © Site Internet «Légifrance.gouv.fr»

  • Fichier national du Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BAVCC), Ministère de la Défense, Caen. Fiche individuelle consultée en octobre 1993.

Biographie rédigée en 2000 pour l’exposition de l’association «Mémoire Vive» au CRDP de Rouen, et modifiée en janvier 2012 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942», Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé).

http://politique-auschwitz.blogspot.fr/2012 janvier roine-robert-victor-jean_08.html