Victor QUÉRET, acteur d’une tentative d’évasion par la mer et auteur du récit d’une tragédie en 1941 |
Pour enrichir la mémoire du passé, nous recherchons des témoignages ou des documents sur la Résistance en Ille-et-Vilaine
Pour m'écrire 35memoiredeguerre@gmail.com
Victor, Eugène Quéret est né le 28 janvier 1917 à Paris Xè (Seine). Engagé en Résistance, il est inscrit comme agent P1/ P2 au réseau Hector de la France Combattante, implanté en zone occupée par Alfred Heurteaux. Mécanicien de la marine, il est domicilié à Dinard (Ille-et-Vilaine). Le 12 février 1941, il décide de s’évader de France et de gagner l’Angleterre. Avec d’autres, il achète un bateau de pêche, un cotre de 9 tonnes, dénommé le Buhara, à un prix fort, nécessitant que chacun mette la main à la poche. Dans la nuit du 12 février, quinze hommes embarquent à bord du Buhara : anciens pilotes ou élèves-pilotes, experts dans la navigation, comme Victor Quéret. Le 13, le cotre, en difficulté, est arrêté par un patrouilleur allemand à 50 kms environ au nord-ouest de Guernesey. Arraisonnés, pris en remorque, ils sont débarqués à Cherbourg. Le jugement a lieu le 3 mars 1941 à Saint-Lô (Manche). Tous sont condamnés à mort, à l’exception du plus jeune, Maurice Quéret, âgé de 16 ans qui écope de 7 ans d’emprisonnement. Le 12 avril 1941, Pierre Devouassoud et Jean-Magloire Doranne, considérés comme initiateurs et bailleurs de fonds du projet, sont fusillés à l’abbaye de Notre-Dame de l’Etoile, près de l’aérodrome de Montebourg (Manche). Victor Quéret est interné à Cherbourg, puis à Saint-Lô (Manche). Le 25 avril 1941, il est déporté en Allemagne, à Düsseldorf et à Luttringhausen, jusqu’au 6 mai 1945, date de sa libération par les armées alliées. Victor Quéret eut la lumineuse idée de rédiger, dans sa cellule de la prison de Saint-Lô, un récit détaillé de la tragédie qu’il remit à la fille du gardien-chef de la prison, Odette Panier. Le document passa de main en main chez les résistants qui le dupliquèrent et le firent distribuer à Saint-Lô. Ainsi était fortifié l’esprit de la Résistance contre l’occupant. Reconnu déporté résistant. Médaille de la Résistance Française. Médaille des Evadés. Stèle à la mémoire des quinze jeunes Français libres, à Fréhel Port-Nieux (Côtes-d’Armor). SOURCE : AVCC, Caen - ADIV 167 J 52 - Site Internet, mémoire de guerre, L’équipage du Buhara Daniel Heudré |