Jean LECUÉ, arrêté à Moulins après avoir aidé un Alsacien à déserter

Jean  LECUÉ est né à Moulins (Ille-et-Vilaine), le 4 décembre 1919. Il exerce la profession de marchand de tissus dans le bourg de sa commune. Il se marie avec Ernestine Viel, à Saint-Didier(Ille-et-Vilaine). Sous l’Occupation, il n’est affilié à aucun groupement de Résistance.

Pourtant, le 11 décembre 1943, il accomplit un acte courageux, en participant à l’évasion d’un Alsacien, incorporé dans un régiment allemand de chars en formation au château de Monbouan, en Moulins. Il lui fournit un costume civil et des vivres. Un beau geste généreux mais risqué. L’évadé s’appelle Robert Libert. Trois semaines après, cet Alsacien est arrêté à Périgueux par les Allemands. Il dénonce celui qui l’a aidé à déserter, Jean LECUÉ.  Il appartient aux Malgré-nous qui désignent les Alsaciens et les Mosellans  incorporés de force dans l’armée allemande, durant la seconde guerre mondiale.

A son tour, le 2 janvier 1944, LECUÉ est arrêté par la Feldgendarmerie à Saint-Didier, avec ceux qui l’avaient épaulé précédemment, Jules TESSIER et Jean TESSIER.

LECUÉ est incarcéré à la prison Jacques Cartier, à Rennes, du 4 janvier au 29 juin 1944. Ensuite il est transféré en Allemagne, emprisonné à Cassel, puis à Moosburg. Le 1^er mai 1945, il est libéré par l’armée américaine.

L’aide à désertion est jugée sévèrement par le tribunal allemand. La peine prononcée était de 3 ans de réclusion qui ne furent pas effectuées, la guerre ayant pris fin.

Daniel Heudré