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Rémy LEBRUN Résistant – Déporté
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en 1940, la famille habite au 30 bis rue de Paris, dans les bâtiments de l’école publique et du siège du Cercle Paul Bert (Centre laïc d’animation sportive et culturelle de la Ville de Rennes). Son père est instituteur dans cette école. Après l’école primaire, Rémy rentre à l’école d’Industrie du boulevard Laënnec à Rennes. Il y rencontre plusieurs jeunes qui veulent, comme lui, lutter contre la présence des nazis sur notre territoire. Ses amis sont : - André Rouault qui sera fusillé à Nantes après avoir fui Rennes pour ne pas être arrêté. - Maurice Fourrier et Joseph Boussin qui seront fusillés à La Maltière le 30 décembre 1942. - Jean Rolland, Jean Courcier… qui seront arrêtés et déportés. Avec eux ou avec d’autres copains, il essaie de jouer de mauvais tours aux Allemands. Il sait qu’ils vont souvent boire un verre dans un café, place de la Mairie. Pour s’installer, ces officiers nazis posent, sur les porte-manteaux, leurs vêtements et accrochent leur ceinture où est attachée leur arme. Rémy rentre derrière eux, accroche son vêtement sur celui des Allemands. Il ne reste pas longtemps mais, en repartant, il prend son vêtement et l’arme qui est dessous… Et, bien sûr, il ne reste pas à traîner sur la place… Il participe aux actions des FTP, distribue des tracts, colle des affichettes qui dénoncent cette occupation. Mais le 1er mars 1942, la police spéciale de Vichy, dirigée à Rennes par Morellon se présente chez ses parents, au 30 bis rue de Paris à Rennes et arrête Rémy. Il a 17 ans. Il est d’abord enfermé dans la prison Jacques Cartier de Rennes. Il y reste jusqu’en avril 1942. Puis il est envoyé à la prison de Laval. En octobre 1942, il est transféré à Fontevrault et il y reste jusqu’en avril 1944. A cette date, il passe à Angers où les nazis décident de son sort : Il est envoyé à Compiègne, base de départ vers les camps de déportation. Et de là, en effet, il est envoyé au camp de Mauthausen en Autriche. Il connaît la dure vie des déportés : des travaux très pénibles et très peu de nourriture, mais beaucoup de coups et de mauvais traitements. Il est envoyé dans le commando de Melk, puis celui d’Ebensee. Il est libéré le 6 mai 1945 et revient à Rennes, très amaigri et très fatigué. Malgré tout, ses parents sont heureux de le revoir car ils ont appris que leur fils ainé, Jules, est mort de ses blessures reçues en septembre 1944 dans les combats de la Libération. Rémy a 20 ans. Il retrouve avec bonheur ses parents, sa petite sœur Annick et, bien sûr, ses copains, du moins ceux qui ont eu la chance de revenir et de survivre à cette terrible période.
Renée Thouanel-Drouillas
Sources : ADIV. Fonds Pétri. Dossier 167J48 ; Témoignage de Jean Courcier.
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