LEBAN Max Jacques Lucien Émile

(1906 1943)

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Max LebanOriginaire de la région de Granville, la famille LEBAN est installée à Saint-Pierre-et-Miquelon depuis plusieurs générations. Lucien LEBAN est armateur lorsque naît son fils Max, le 29 mai 1906.

Ruiné par la guerre, il fait un bref retour aux sources et tient une ferme à Saint-Aubin-des-Préaux dans la Manche avant de résider à New-York où il devient Sous-Directeur de la Chocolaterie Meunier.

Max LEBAN vit de ce fait aux Etats-Unis jusqu'en octobre 1929, époque où il débarque à Granville pour s'engager dans l'armée.

Affecté dans l'Infanterie, il suit les cours de l'Ecole des Sous-Officiers à Saint-Maixent avant d'être renvoyé dans ses foyers avec le grade de sergent-chef.

C'est à cette époque qu'il épouse Émilienne Theberge, également née à Saint-Pierre-et-Miquelon et dont la famille, qui demeure alors à Saint-Malo, est très liée à celle de Max LEBAN.

Le jeune couple s'installe à Paris, où il tient une blanchisserie ; sa première fille, née dans la capitale, en décembre 1932, meurt à l'âge d'un mois. Max LEBAN et son épouse quittent Paris pour Paramé, où naîtront leurs quatre autres enfants.

D'abord employé à la Compagnie Lebon (actuellement EDF), Max LEBAN se mettra à son compte comme agent immobilier vers l'année 1935 - Avenue de la Borderie à Paramé.

Mobilisé en septembre 1939, il est affecté au Centre d'instruction de la Mission Française de Liaison auprès de l'Armée britannique le 10 novembre 1939, qu'il quittera pour être versé dans un dépôt du Train avant d'être démobilisé le 23 juillet 1940.

De retour à Saint-Malo, il reprend son activité professionnelle et entre dès 1941 d dans le quartier Rocabeyans la Résistance, d'abord au Réseau « Johnny », vite démantelé, puis devient l'un des membres les plus actifs du réseau « Jade F'itzroy ».

Arrêté par la gestapo à Saint-Malo, vers le février 1943, Il est arrêté  avec  Arthur Lambert (Vlado) vers le 21 février 1943. à Saint-Malo. Torturé, il est incarcéré à la prison Jacques Cartier de Rennes, puis transféré le 24 octobre 1943 à Fresnes. Il est condamné à mort par un tribunal allemand à Paris et est fusillé au Mont-Valérien le 2 décembre 1943 avec 6 autres malouins du réseau Jade-Fitzroy. (Arthur Lambert, René Boltz, Marcel Bosquet, Marcel Cotteret, Léon Humbert, Isidore Leroux et 4 Polonais .

A titre posthume, une citation à l'ordre de l'Armée et une citation à l'ordre du Corps d'Armée portant attribution de la Croix de Guerre avec palme et étoile de vermeil ont été décernées à Max LEBAN.

Une rue porte le nom de Max LEBAN à Saint-Malo ‒ entre la rue Renan et l'Avenue Jean Jaurès‒

et également  à Saint-Pierre-et-Miquelon.

 

 

 

Fresnes, le 2décembre 1943

Ma bien tendre aimée,
mes chers petits enfants,

Hier j'ai eu le bonheur, ma chérie de te voir pour la dernière fois. Il faut avoir du courage, beaucoup de courage, car ton petit homme qui t'a tant aimé avec ses petits va donner sa vie pour que vive la France. Ce matin à neuf heures, je serai allé rendre compte au Bon Dieu de ma vie et je suis certain qu'il sera clément.

Dans un moment je vais avec mes camarades assister a la Sainte messe et communier. Il faudra remercier ceux qui ont été bons pour mol, et pardonner à tous ceux qui m'ont fait du mal.

Je viens, ma chérie, a l'Instant de recevoir l'absolution et je pars le cœur tranquille dans une vie meilleure où je vais rejoindre ma petite Jacqueline, mon papa, ma maman, ma bonne-maman et tous les miens. Tu me rejoindras un Jour là-haut et nous serons à nouveau heureux. Jusqu'à ce temps, sols bonne chrétienne, élève chrétiennement mon petit Jacky, ma Jacqueline, mon petit Lulu et mon petit Michel que j'embrasse bien tendrement. Fais en de bons français et confie toi comme mol à la Divine providence dont les desseins sont Impénétrables.

Adieu à tous... Adieu mes petits enfants, soyez bons pour votre maman qui vous aime tant. Adieu ma chérie, toi qui m'as donné tant de joie, nous nous reverrons bientôt au ciel. Reçois les derniers baisers et la bénédiction de celui qui t'a tant aimée.

Vive la France.

Max

(Sources: mémoire de Granit -  ADIV 6ETP2/56)

   
Sources:
1 Mémoire de Granit