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Joël Le Tac

(1918-2005)

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Joël Le Tac est né le 15 février 1918 à Paris dans une famille d'instituteurs.

Etudiant en droit, il est mobilisé le 16 septembre 1939 et prépare le concours d'entrée à l'Ecole du Génie de Versailles comme aspirant élève-officier de réserve Transmissions.

Muté sur sa demande dans l'infanterie, il est versé au peloton d'aspirant officier de réserve d'infanterie à Vincennes. Replié avec son unité dans les Landes, il refuse l'armistice et, avec quelques camarades parmi lesquels Henri Karcher, se rend à Saint-Jean-de-Luz.

Le 24 juin, il embarque sur le Baron Nairn qui évacue des troupes polonaises vers l'Angleterre.

Arrivé à Liverpool, il s'engage dans les Forces françaises libres et est nommé sergent instructeur au camp des Cadets de la France libre à Brynbach. sous les ordres du capitaine Bergé

(Cliché Ordre de la Libération)

Il passe son brevet de parachutiste en décembre 1940 et subit un entraînement intensif près de Londres puis en Ecosse, dans le but d'intégrer l'équipe de 6 parachutistes chargés de l'opération "Savannah", organisée par le Special Operations Executive (SOE) britannique ; il est ainsi parachuté le 15 mars 1941 près de Vannes, ce qui constitue alors la première opération de ce genre en France occupée.

La mission ne peut-être que partiellement remplie en raison de renseignements périmés et Joël Le Tac tente vainement, à plusieurs reprises, de rejoindre l'Angleterre.

Resté en France il rejoint les rangs de l'équipe parachutée en mai 1941, chargée de l'opération "Joséphine B". Ainsi, il prend part à la destruction de l'usine électrique de Pessac en Gironde. Il passe en zone libre où il prend d'importants contacts avec ce qui deviendra la Résistance intérieure, en particulier avec l'organisation "Liberté" de François de Menthon, Georges Bidault et Pierre-Henri Teitgen ainsi qu'avec l'organisation toulousaine du professeur Pierre Bertaux. Il rejoint l'Angleterre par l'Espagne en août 1941.

Joël Le Tac repart pour la France en octobre 1941, par mer, pour organiser le premier réseau-action en zone occupée : le réseau "Overcloud", en Bretagne. Il organise les premiers parachutages d'armes et de matériels en zone nord, en novembre et décembre 1941. Il prépare l'embarquement, dans la villa de ses parents, à Saint-Pabu, près de Brest, d'agents de la Résistance - notamment Fred Scamaroni - et des services spéciaux et rejoint de nouveau l'Angleterre avec son frère Yves le 1er janvier 1942.

Chargé d'importantes missions de sabotage et de destruction, il revient en France, mais une partie de son réseau ayant été détruit pendant son absence, il est arrêté dans une souricière tendue le 5 février 1942 à Rennes par la Geheim Feld Polizei. Ses parents André Le Tac et Yvonne Le Tac sont arrêtés à St-Pabu dans le Finistère. Son frère Yves et sa belle-sœur sont également arrêtés à Paris

Transféré de la prison d'Angers à Fresnes, Joël Le Tac, y reste jusqu'en juillet 1943. Il est déporté NN (Nacht und Nebel) le 8 juillet 1943 de Paris, gare de l'Est pour le camp de Natzweiler (Struthof) en Alsace. (Matricule 4353) Il y reste jusqu'à l'évacuation de septembre 1944, en raison de l'avancée des troupes alliées.
Il est ensuite transféré à Dachau puis, un mois plus tard, à Neuengamme, près d'Hambourg, et enfin à Gross-Rosen, en Silésie. Evacué devant l'avancée russe par le fameux "convoi de la mort" en janvier 1945, il est le seul survivant de son wagon de 100 personnes.

Il travaille dans le tunnel de Dora puis connaît une nouvelle évacuation devant l'avancée anglaise et arrive à Bergen-Belsen en avril 1945. Libéré par les troupes anglaises le 15 avril 1945, il est rapatrié le 1er mai 1945 .

Combattant des FFL et Résistant de l'Intérieur, Déporté NN,  Joël Le Tac est fait le 17 novembre 1945, Compagnon de la Libération par le Général de Gaulle.

La guerre terminée, Joël Le Tac a une activité professionnelle d'abord dans le commerce puis dans le journalisme, entrecoupée de périodes de rappel au service actif.

Député gaulliste de Montmartre de 1958 à 1981, il s'est engagé dans un dernier combat: la défense du service public de l'audiovisuel en 1981-1982. Il sera Président de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) et président du Conseil International des Radios et Télévisions d'Expression francophone (CIRTEF).
En 1958, il est élu député de Paris et le restera sans interruption jusqu'en 1981 (UNR, UDR, UD-Vème)

En 1980,  Joël Le Tac devient  membre du Comité d'Honneur de l'ANACR

 

Décorations civiles et militaires :

Lieutenant-colonel honoraire,  Joël le Tac était Grand officier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 1939-1945 (5 palmes), croix des TOE (2 citations), médaillé de la Résistance avec rosette, Médaillé des services volontaires dans la France Libre. Compagnon de la Libération.

Sources:
Site des compagnons de  l'Ordre de la Libération: http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/601.html

http://www.specialforcesroh.com/browse.php?mode=viewiaward&awardid=3375

Les dernières opérations d'Overcloud

 Un livre a été écrit  sur sa vie: "Le Breton de Montmartre"-Renaud Franck- Editions Ouest-France

Sources:
1 Mémoire de Granit

 

Sur cet extrait de registre on peut lire l'enregistrement du camp de Natzweiler (Struthof)de Joël Le Tac

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