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Michel GOLTAIS

Résistant Déporté

Michel Goltais est né le 14 mars 1927 à Loudéac.

Son père Auguste Goltais  artisan couvreur  vient travailler à Rennes comme couvreur à l'Arsenal. Il se marie   en 1924. de cette union, naîtrons deux enfants.

Il fréquente l'école primaire à Loudéac, puis en 1936 à Argenteuil, où il se trouve chez sa tante. Il finira ses études primaires à l'école de la rue de Paris à Rennes.

En 1940, il entre à l'Ecole d'Industrie boulevard Laënnec.

En 1941, il fait parti du groupe  de collégiens opèrent des actions hostiles à l'occupant nazi. Le groupe est infiltré par un étudiant en médecine, qui pour échapper à des poursuites s'était mis au service de l'occupant.

Michel est arrêté à l'Ecole d'Industrie le 27 février 1942 par le S.D, Service de Sécurité de l'armée allemande dont le siège se situe au 10, rue de Robien à Rennes. Il est interrogé  puis emprisonné à la prison Jacques Cartier de Rennes.

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Des armes sont découvertes et le groupe est alors incarcéré à la prison Jacques Cartier et sont soumis à la procédure " NN ", Nacht und Nebel du 7 décembre 1941.

 

Le décret "NN" dit que l'intéressé doit être traduit en justice dans son propre pays, dans un délai de 8 jours et qu'une condamnation à mort soit prononcée. Si ces conditions ne peuvent être remplies l'inculpé est déporté secrètement en Allemagne pour être jugé, emprisonné dans un camp au sigle NN où il est condamné à mourir d'épuisement par le travail et les mauvais traitements. Procès à huit clos, il est isolé de tout et de tous et, en cas de décès, la famille n'est pas avertie. Sont concernés tous ceux qui sont accusés d'attentats à la vie et coups portés aux personnes ; d'espionnage ; de sabotage ; de menées communistes ; de fomentation de troubles ; d'avantages procurés à l'ennemi par aide portée au passage des frontières ; de tentative de gagner les forces armées ennemies ; d'aide portée aux membres des forces armées ennemies […] ; enfin en cas de détention illégale d'armes.

Fin avril 1942, Michel et ses camarades sont transférés dans le secret le plus absolu, à la prison du Cherche Midi à Paris. Le 5 Juin 1942, ils sont déportés de la gare de l'Est vers le Sonder-Lager SS Hinzert où Michel ne devient plus que le numéro 4237, considéré comme sous homme, tondu, habillé en haillon, il participe aux travaux les plus dures sous les coups des Kapos; c'est le début de la vie concentrationnaire.

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La prison militaire du Cherche Midi

Après avoir passé plusieurs mois à Wittlich, Michel et ses camarades vont à Cologne qu'ils quittent rapidement à cause des bombardements alliés et sont envoyés à Breslau. Lors de ce transport, ils apprennent que la mère de leur camarade Pascal Lafaye fait parti du convoi et tous s'inquiètent pour leur propre famille, rapidement ils savent qu'elle est la seule rennaise.

Le 10 Janvier 1944, à Breslau, Michel Goltais, ses camarades, Pascal Lafaye et sa mère comparaissent devant le Sonder-Gericht (Tribunal Spécial), où les armes retrouvées au domicile de ces derniers sont présentées comme pièces à conviction. C'est là dernière fois que Pascal voit sa mère. Ils sont tous sont condamnés aux travaux forcés, sauf Marie Lafaye qui est condamnée à la réclusion et dirigée vers la prison de Jauer en Silésie. Elle est ensuite envoyée à Ravensbrück et meurt d'épuisement le 14 Mars 1945.

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La forteresse de Breslau où étaient jugés le déportés "Natch und Nebel"-"Nuits et Brouillards"
GM

Les six Rennais sont envoyés dans une prison atelier de Schweidnitz.

 

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En janvier 1945, l'avance de l'armée soviétique conduit la population allemande à fuir vers l'Ouest, les détenus de Schweidntz sont emmenés à la gare, mais celle-ci est détruite ainsi que les trains qui y stationnent. Les prisonniers partent alors à pied par -25 °, en direction d'Hirschberg, kommando de Gross Rosen, cette marche de plusieurs jours fait de nombreuses victimes. Le 8 Mai 1945, Michel Goltais, Gilbert Anquetil, Yves Le Moigne, Guy Faisant et autres camarades de Brest sont libérés après la fuite de leurs gardiens.

Refusant d'être rapatriés par les Soviétiques qui leurs proposent de rejoindre l'arrière du front, ils préfèrent prendre la direction de l'Ouest pour rejoindre les Américains. Ils arrivent à Prague et laissent Guy Faisant à l'hôpital. Avec un groupe de camarades, ils réquisitionnent un autobus jusqu'à Strasbourg puis fait le voyage évitant  Paris  dans un wagon de marchandises. Il arrive à Rennes le 23 mai 1945.

Après une convalescence de quatre mois, Michel rentre à l'Arsenal en qualité de serrurier jusqu'en 1953.

En 1950, il épouse Yvette dont il aura une fille.

Michel cessera son activité professionnelle comme inspecteur à la SNCF en 1982.