Auguste CHILOU
Volontaire des Forces Françaises Libres (1912-1944)
D'origine très modeste, son père est journalier, sa mère
laveuse, Auguste Chilou est né à Rennes, le 17 mai 1912.
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1932 :
accomplit son Service militaire , puis s’engage .
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Est incorporé
dans le 3ème Régiment d’Infanterie Coloniale, comme soldat de
2ème classe.
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Envoyé au
MAROC, il obtient un « Certificat de Bonne Conduite » le 7 mars 1933.
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Suit son
Régiment en Indochine jusqu’en 1938 .
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Retour en
France pour rejoindre le 3ème R.I.C. en détachement à
Marennes, où il est nommé caporal.
Il suivit le peloton durant son séjour à
La-Rochelle .
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1938 : il est
caporal-chef.
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1939 : le 7
février, il signe un nouvel engagement de 3 années au titre du 3éme R.I.C.
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Nommé Sergent.
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Photo en grand format
14 avril 1939,
Mariage avec Henriette BOISLIVEAU.
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Le 8 juin
1940, il est nommé Sergent-chef d’active, dans le 3ème R.I.C.
Le 15 juin 1940, fait prisonnier par les Allemands à Dandrupt, dans la
Meuse, il est dirigé vers le camp de Saint-Menehould, près de Péronne.
Il s'évade en décembre 1940, et revient à Rennes où il est recherché par
les occupants. Traqué par les S.S., il se cache rue de Nantes, protégé
par ses voisins. Il travaille dans le bâtiment, mais souhaite rejoindre
la France Libre.
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Il quitte
Rennes le 3 avril 1942.
2 enfants sont nés, Christiane et Jean-Michel.
Il ne verra jamais Henri qui arrivera le 30 novembre 1942.
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Essayant de
passer la frontière à Cerbère ,il est arrêté. Il n’a pas d’argent, et la
justice de Vichy demande à sa femme de payer l’amende, ce qu’elle ne
peut faire, étant sans ressources, et ne touchant aucune allocation car
son époux n’a pas signé de délégation de solde.
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1 mois de
prison à Perpignan avant d’essayer à nouveau de passer en Espagne avec
de faux papiers . Sous le nom d’ Arthur Challow, il est arrêté et
interné en Espagne du 2 juin au 24 juillet 1942 à Tortosa et Saragosse ,
puis du 28 juillet au 23 septembre 1942, au camp de Miranda dont il
s’évade. Il réussit à rejoindre Gibraltar où il séjourne du 28 septembre
au 12 novembre 1942.
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La Mission des
Forces Combattantes Françaises de Gibraltar lui donne, en tant que
sergent-chef, le commandement des 25 hommes qui, du 12 au 20 novembre
rejoignent avec lui l’Angleterre en bateau.
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Il reste à
Londres du 21 novembre au 11 décembre 1942, signe son engagement dans
Les Forces Françaises Libres le 8 décembre 1942, puis rejoint le camp
de Camberley où il est affecté.
- Là, il prend part à l’entraînement des
parachutistes S.A.S. (Special Air Service) et aux opérations avec le 2ème
Régiment de Chasseurs Parachutistes. Il est notamment attaché au service
secret.
Remarqué pour ses qualités physiques et morales,
Auguste Chilou est intégré à la plus prestigieuse section de la Compagnie,
commandée par le lieutenant Marienne. Marienne qui ne se trompe pas
sur la valeur humaine de son subordonné, le nomme commandant en second de la
section.
Quelques mois plus tôt, en Angleterre, le Lieutenant Marienne écrivait: «
Je commande la 2ème troupe du 4ème Bataillon. C’est
une vieille garde mystique et sûre. Ce n’est pas seulement 50 garçons
courageux, c’est une entité qui a été dans les moments de crises traversés,
l’âme des parachutistes français de Grande-Bretagne »
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Il arrive à
Largo (Ecosse) le 18 janvier 1943 et prend part, le 23 octobre 1943, au
record mondial de saut en parachute par équipe de 20,( 2ème troupe du
4ème bataillon), sous les ordres du lieutenant Marienne, ravissant le
titre aux Américains. Ce record est non battu à ce jour.

Photo en grand format
- Septembre 1943 il est nommé adjudant.
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Parachuté en
France le 6 juin 1944 au dessus du moulin de Plumelec (Morbihan), il
participe à l’instruction des maquisards de Saint-Marcel, ainsi qu’aux
opérations de parachutage, au P.C de La Nouette.
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Le 9 juin, le
général Allard lui confère le grade de lieutenant.
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Avec ses
hommes, il prend une part active au grand combat du 18 juin, lors de
l’attaque allemande sur Saint-Marcel, où plus de 500 ennemis sont mis
hors de combat.
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Afin d’assurer
le repli et la sécurité d’un groupe de résistants, il revient vers
Plumelec .
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Le 29 juin
1944, à la suite d’une dénonciation, il est encerclé par les Allemands à
la ferme de Romungol-du-Bas où, intendance oblige, il négociait l’achat
d’un veau.
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Il refuse de
se rendre et livre à l’ennemi un combat sans merci mais dont l’issue
était fatale. Il est tué après avoir épuisé les trois chargeurs de son
arme, et s’écroule dans le bois où aujourd’hui une stèle rappelle le
sacrifice de ce parachutiste de la France Libre.
Distinctions françaises et
étrangères:
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Chevalier dans l’ordre
national de la Légion d’Honneur. (Décret du 10 novembre 1960)
-
Médaille Militaire de
l’Armée de l’air (Décret du 30 octobre 1944)
-
Croix de Guerre avec Palme.
(Décret du 30 octobre 1944)
-
Croix de Guerre avec Etoile
d’Argent. (Décret du 13 octobre 1945)
- Médaille de la
Résistance française. ( Décret du 10 novembre 1960)
- Médaille des Evadés.
(Décret du 13 novembre 1945)
-
Médaille Commémoratrice des
services volontaires des Forces Françaises Libres. (Décret du 4
avril 1946)
-
Médaille de la déportation
et de l’internement pour faits de résistance. ( Remise par Monsieur E.
Hervé, Maire de Rennes, le 8 mai 1985.
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Médaille Militaire des
Parachutistes. (Décret du 3 mai 1949)
De nombreux hommages ont été rendus à cet
homme courageux , en voici quelques extraits :
Auguste CHILOU, Lieutenant nommé
au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur:
« Magnifique patriote, membre des
Forces Françaises de l’Intérieur. Arrêté pour faits de
résistance le 29 juin 1944, est mort glorieusement pour la
France . »
Sous les signatures de Charles de
Gaulle, Président de la République
Michel Debré 1er Ministre
Pierre Messmer Ministre des Armées. |
Médaille Militaire
« Magnifique Sous-officier,
incarne pour tous ceux qui l’ont connu l’exemple le plus pur des
qualités militaires. Parachuté en France le 6 juin, il
participait au combat de Saint-Marcel, sa bravoure et son
ascendant sur ses hommes furent pour beaucoup dans le succès de
la journée. »
Le journaliste qui relatait cette
remise de médaille dans le journal Ouest-France du 9 mai 1951
concluait : « Tel est l’homme, le soldat, le héros rennais, a
qui le général Arlabosse en lui rendant hommage, a décerné ce
jour, la Médaille militaire et la Croix de guerre. » |
Médaille des Evadés – Croix de
Guerre avec Etoile d’Argent
« Sous-officier énergique. Fait
prisonnier au cours de la campagne de France en juin 1940 et
interné dans un frontstalag, réussit en décembre 1940 à s’en
évader et à regagner les Forces Aériennes Françaises en
Angleterre par l’Espagne après un internement de plus de 6 mois. »
Général d’Armée Aérienne Bouscat
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RENNES, en hommage, a donné son nom à une rue de sa ville
depuis 1967.
« Ce
résumé des faits d’armes de ce grand patriote, de ce grand
résistant, nous montre à tous, l’exemple des plus pures qualités
militaires : du courage, de la bravoure, et du sens très élevé
du devoir. » |
Sources; Mémoire de granit p 34 |