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François BRIANT

Déporté résistant (1919-1945) 

François BRIANTLe 7 juillet 1919, dans la petite ville de Lannilis, dans le Finistère, Jean BRIANT, né le 10 avril 1888 à Saint-Pabu, officier des Equipages de la Flotte, épousait Marie-Thérèse MAREC, née le 13 mai 1892 à Lannilis. 

De cette union devaient naître, toujours à Lannilis,  quatre enfants :

            François René Yves, le 26 avril 1920
            Jean, le 15 mai 1922
            Yvonne Joséphine Françoise, le 23 juin 1926
            Pierre François, le 12 juin 1928. 

A 12 ans,  François entre à l’École Saint-Charles de Saint-Brieuc pour y faire ses études secondaires. Il se lie avec Alain Le Goff, avec qui il partage de longues promenades, l’engagement dans le scoutisme et cette promesse : 

« Devant tous je m’engage, sur mon honneur, à servir de mon mieux Dieu, l’Église et la Patrie, à aider mon prochain en toutes circonstances et à observer la loi scoute » 

Et, peu à peu son avenir se dessine : devenir missionnaire. 

C’est donc tout naturellement qu’en septembre 1938, il entre chez les « Pères Blancs » à Kerlois (Hennebont) pour étudier, durant deux ans la philosophie scolastique. Il passe aussi le permis de conduire. Mais bientôt, la guerre éclate. C’est la débâcle. François vient en vacances à Lannilis le 17 juin 1940, et lorsque le lendemain, il entend l’appel du général de Gaulle, il décide aussitôt de gagner l’Angleterre.  

Dès le 19, il embarque avec son frère Jean, tout juste âgé de 18 ans : 

Ils sont dix-huit jeunes Lannilisiens: Pierre Richard, mais aussi Jean et Louis Tromelin, deux frères jumeaux ; les frères Briant, François et Jean, Pierre Troadec, Jean Appriou, André Coz, Yves Tavernier, Jean Guillermou, Alfred Bodénès, Jean Le Hir, Jean Bouger, Antoine Galliou, Fanch Kermoal, Raymond Tuyaire, Guido Zanetti, Yves Lazennec. Ils embarquent sur un chalutier dieppois qui mouillait dans le port de l’Aber-Wrac’h: le "Lucien Gougy".

Ils débarquent à Plymouth, le 21 juin. Nos Lannilisiens étaient en Angleterre avant même les Sénans. Après quelques jours dans un centre d’accueil, ils sont dispersés suivant leurs capacités et leurs compétences vers diverses affectations ..."   

 (Comité d’animation de Lannilis) 

Londres : Juin 1940 – juin 1942

Arrivés en rade de Plymouth le 20, au matin. Ils sont autorisés à débarquer le lendemain, mais placés dans le centre d’accueil . Le 22 juin ils sont dirigés sur Londres, au centre de Anerley – School, d’abord, puis le 2 juillet à l’Olympia–Hall.
 

Témoignage de Daniel Cordier (Alias Caracalla page 110 – Olympia Hall, samedi 6 juillet 1940)

 " Avant de descendre à la cantine, je remarque un garçon accoudé à la balustrade qui surplombe le hall. Petit, rond, massif, c'est un de mes voisins de paillasse. Depuis mon arrivée, je ne lui ai pas adressé la parole. A cet instant, il semble perdu dans une contemplation précise.
Croyant qu'il observe quelque chose au rez-de-chaussée, je l'interroge : « Rien de particulier, dit-il en montrant les groupes en contrebas. Je pense aux mots du général sur la victoire : combien d'entre nous y seront présents ? » Surpris par des pensées si proches des miennes, je lui dis : « Cette éventualité me hante depuis la déclaration de guerre. ». Il s'appelle François Briant et a été novice chez les pères blancs. Il a mon âge, à trois mois près.

Je lui fais part de ma surprise qu'un futur missionnaire choisisse de continuer la guerre au lieu de profiter de l'armistice pour terminer les études qui doivent le mener à sa mission sacrée :

 - « Pourquoi es-tu parti ?

- Mais pour la même raison que toi : parce que les Boches arrivent et que je suis un homme libre.

 - Je ne suis pas prêtre !

- Moi non plus, pas encore. » 

Il a quitté la Bretagne le 19 juin avec d'autres garçons sur un chalutier qui les a conduits à Plymouth. Dirigés sur Londres, ils ont été internés à Anerley.  Je m'exclame :

- Nous nous sommes côtoyés durant huit jours sans jamais nous rencontrer, pas même lors du transfert à l'Olympia !  

Est-ce son aspect débonnaire, sa parole maîtrisée ? Il se dégage de lui une sérénité bienfaisante, rare durant cette période où aucun d'entre nous n'est véritablement dans son assiette. Calmement, il m'interroge :

 -  D'où viens-tu ? 

Je lui raconte Bayonne, les Belges, le maïs : 

- Tu es Basque ? 

- Non, pourquoi ? 

- L'an dernier, j'ai participé à un camp scout à Hendaye. C'est un des plus beaux souvenirs de ma vie. 

À ces mots, j'ai l'impression d'être avec lui depuis toujours : il est sans doute le seul Breton à connaître ma vraie patrie. Ce lien mythique transforme aussitôt ma sympathie en complicité. "

 Après avoir signé son engagement à « Servir avec Honneur, Fidélité et Discipline dans les Forces Françaises Libres, pour la durée de la guerre actuellement en cours »,  il rejoint le Bataillon de Chasseurs, à Delville-Camp.  

Gens de la Lune N° 28 – avril mai juin 1950 (Article de Paul Frédéric Schmidt (alias Kim et Dominique)

 C’est comme jeune recrue, noyé parmi deux ou trois cents jeunes de son âge, tous animés de la même volonté de servir que je l’ai rencontré pour la première fois. Rien dans son aspect physique ne le distinguait de ses camarades. Plutôt petit, trapu, solidement charpenté, taillé en footballeur, il n’eut nullement à craindre le sévère jugement des services médicaux.  Il commença ses classes à pieds. Ecole du soldat sans armes d’abord, comme à la caserne, comme en temps de paix. Rude épreuve pour ces jeunes gens qui, fiers de leur race, voulaient tout de suite partir au combat. Briant alors se distingue des autres partout où on le rencontre. Il est calme, il est patient, il sait où il va. Lorsque, au rapport, mon regard fixe le sien, subitement je le découvre. Sa supériorité s’impose. Ce regard clair, franc, volontaire, ce regard doux, confiant, épanoui appartiennent au même homme et l’expliquent.

Il rayonne, il témoigne d’une conscience en repos, il témoigne de la volonté arrêtée de l’homme, il témoigne de son sens de la justice, il témoigne de son amour du prochain, il témoigne aussi de sa grande joie de vivre.

Dans cette période, il est aussi bien volontaire pour les « pluches » que pour le service de garde du dimanche. Il accepte, il recherche la plus humble besogne ; c’est déjà pour lui une manière de servir. Il a besoin de servir.

 Témoignage de Daniel Cordier (Alias Caracalla  Page 149)

Le jeudi 1er août 1940, de Gaulle, en visite à Delville Camp, reçoit 5 volontaires dont Briant, le premier. A sa sortie il raconte la brève entrevue :

 -  Qu’est-ce qu’il t’a dit ?

     -  Oh, ce qu’il demande à tout le monde : il m’a demandé ce que je souhaitais. 

 - Et qu’as-tu répondu ?

     - Ce que tout le monde répond : me battre le plus tôt possible. »

 Et, page 160 : Dimanche 18 août 

 Cordier et Briant s’entraînent au salut en se faisant face. Tout à coup, Cordier éclate de rire, entraînant Briant. Le lieutenant Saulnier, courroucé leur fait copier 50 fois « je ne dois pas rire pendant les exercices ». 

Le 28 août, Jean, le frère de François, quitte l’Angleterre avec la 1ère compagnie du Génie, pour rejoindre l’Afrique Equatoriale Française à Brazzaville. Il y arrive le 16 janvier pour suivre un peloton d’élèves officiers. Il ne reviendra en métropole que le 3 juillet 1945, presque 5 ans plus tard ! 

Le 26 septembre, le bataillon quitte Delville-Camp pour celui de Old-Dean, à Camberley. Cordier, Briant, Guéna, Montaut et Bernsten sont à nouveau ensemble. Cordier aime la compagnie de François Briant. Comme il dispose d’un petit pécule, il l’emmène au Restaurant. Il l’accompagne à la messe dans la petite église de Saint-Tarcisius. Ils parlent, de leurs buts, de la mort, de Maurras (Briant réprouve le goût de Cordier pour Maurras)… mais écrit Cordier :

      « Cela n’empêche nullement Briant de manifester son attachement à la vie par un humour ravageur. »

 Le temps passe, en formation. Le bataillon a, dit son chef, le capitaine Hucher, un excellent état d’esprit. Les hommes veulent se battre, mais le général De Gaulle en décide autrement. Il lui faut des officiers pour encadrer les troupes levées aux colonies. Le bataillon est réorganisé et Briant, Cordier, Guéna… sont affectés au peloton d’élèves officiers, la 3ème compagnie. A la fin du peloton, François Briant est nommé sergent. 

Et puis le 5 juillet, grâce à l’un de ses camarades scouts de Londres, Briant rencontre Bienvenue.

Bienvenue, en uniforme d’alpin, recrute à l’entrée du camp, pour les Services Spéciaux. François est agréé. A son retour dans la « Hut », il l’annonce discrètement à Daniel Cordier, puis, devant son air désespéré, il va demander à Bienvenue de le recevoir aussi. Dans les discussions qui vont suivre, ils s’interrogent sur ce qu’ils auront à faire, et Daniel Cordier observe qu’alors que, comme la plupart de ses camarades, il veut « tuer du Boche », François, lui, ne parle que de « combattre les Boches » !

 Gens de la Lune N° 28 – avril mai juin 1950 . Article de Paul Frédéric Schmidt (alias Kim et Dominique)

 Dans un petit bureau d’un immeuble du centre de Londres, d’un tout petit immeuble d’une dizaine de pièces, un officier en civil sans doute, lui a exposé ce que le commandement attendait de lui : qu’il acceptât d’être volontaire pour la France. Cet officier lui a brossé le tableau aride et dur, de la vie qui l’attendait ; il lui a en outre, annoncé quelle serait la première épreuve à satisfaire : être parachutiste. Il lui à dit le moyen de se rendre en au combat ; il a tu les possibilités de retour. Il l’a congédié en lui laissant plusieurs jours pour réfléchir et choisir. Je sais quelles furent ses réflexions. Elles ne portèrent que sur un point et un seul : suis-je digne de la tâche à laquelle on me destine ?  Serai-je à la hauteur de la maison qui me sera confiée ?

Le 10 août 1941, Deux camionnettes attendent à l’entrée du camp la douzaine d’hommes choisis par le BCRA, parmi eux : François Briant, Daniel Cordier, Paul Schmidt, mais aussi Michel Griès, Jean Loncle et Guy Vourc’h. Ils sont transportés à Ringway pour y faire le stage de parachutistes. Tous seront brevetés à la fin de la semaine. 
  Jean Loncle

Après ce stage, les volontaires du B.C.R.A. sont transportés à Inchmery pour y recevoir une formation d’ « Agents-Secrets » : Close-combat, tir avec tous types d’armes, sabotage, camouflage, entraînement physique rigoureux, mais aussi travail de réflexion, relevés de plans, réflexions sur la situation…

Sous la conduite du lieutenant Vignes, ils font de nombreux exercices, souvent de nuit.
 

François Briant, quitte Inchmery fin décembre 1941 pour la formation de radio, avec ses exercices de manipulation, de dextérité, et ses « SCHEME]» (sorte  d’exercice  dans lequel l’agent est mis en situation réelle).

François Briant, par exemple est envoyé dans une petite ville qu’il ne connaît pas, où il doit se mettre à disposition d’un agent secret pour qui il devra réaliser une émission radio. Pendant son séjour d’une semaine, il devra se renseigner, comme si l’Angleterre était occupée par les Allemands, sur l’emplacement des unités, leurs mouvements, l’état d’esprit de la population, les communistes … 

Il y eut encore les stages dits « Lysander » et « Rebecca » : il s’agissait d’apprendre à faire atterrir de petits avions sur des terrains clandestins, les nuits de pleine lune. 

A l’issue de ces stages, presque deux ans après avoir quitté la France, François Briant était donc prêt à partir en mission. C’est alors qu’il rencontra Jean Ayral (Connu sous le nom de lieutenant Robert Harrow, pour avoir navigué à bord du Fidélity). Jean Ayral, avant de partir en mission, devait choisir un radio. Dès qu’il le vit, il fut séduit par François Briant avec qui il partageait les valeurs catholiques et la volonté de chasser les Boches des territoires français. C’est ainsi que François Briant fut affecté à la mission Roach sous le nom de PAL W (radio de PAL).

Mission ROACH : juillet 1942 – avril 1943

Les préparatifs sont fébriles : achats de vêtements civils dans les magasins, codes, faux-papiers, argent, couverture…On va au spectacle a noté François Briant, pour se détendre,  pour penser à autre chose. Puis, c’est la station de départ : Tangmere. On attend les bonnes conditions. Repos et tranquillité avant la grande aventure : croquet, bateau…

 

Jean Ayral

Vient le départ, les derniers préparatifs : combinaison de saut, pilule de  cyanure…

Une première tentative a lieu dans la nuit du 25 au 26 juin.  Dans l‘avion, ils jouent  au poker. Une partie interrompue aux abords de la côte française, quand l’avion, repéré par la Flack, est obligé de piquer. Arrivés au-dessus du terrain, ils s’apprêtent à sauter, le pilote a perdu de vue le balisage.  Il décide de rentrer. Et l’attente reprend. Briand la partage avec Cordier. Ils se promènent, visitent, parlent. D’après Jean Ayral, une deuxième tentative échoue à cause d’un orage. 

Le parachutage a lieu finalement dans la nuit du 24 au 25 juillet, sur le terrain Monge, près de Coursages, dans l’Allier. L’avion est un Halifax du Squadron 138, piloté par le F/L Wodzicki. Avec eux, Daniel Cordier qui, sous le nom de BIP W, doit servir de radio à Georges Bidault (Bip).  

Le largage se fait à 250 m d’altitude. Briant saute le deuxième, après Ayral qui, un pied pris dans les suspentes, atterrit très brutalement, et perd connaissance. Heureusement, il y a un médecin sur le terrain. L’équipe de réception était constituée de Raymond Tronche, Pierre Kaan, le Dr Billaud, Favardin et Ribière. Paul Schmidt est là aussi. Les arrivants sont conduits à Montluçon chez Monsieur et Madame Vimal, un couple de cheminots quinquagénaires. Aussitôt installé dans sa chambre, avec Daniel Cordier, François Briant s’agenouille et prie. 

Le dimanche 26 juillet, une cérémonie importante était organisée à Montluçon pour marquer  le premier anniversaire de l’assassinat de Marx Dormoy. Kim avait interdit aux nouveaux arrivants de sortir. Ce n’est donc que le lundi 27 juillet que Claudine (Anne-Marie Bauer) vient les chercher pour les installer à Lyon et leur transmettre un rendez-vous avec Kim pour le mercredi 29 juillet matin. Dès le lendemain, Cordier et Briant déménagent pour s’installer chez les Moret, 7 rue Philippeville. Ils profitent de leur temps libre pour découvrir la ville, ses petits « bouchons », ses « traboules. 

Le 2 août 1942, François Briant doit rejoindre Jean Ayral, à Clermont-Ferrand. La veille au soir, Cordier et lui dînent ensemble au restaurant. « Briant est un inconditionnel de Bernanos », affirme Cordier. Quant à Ayral, il s’aperçoit qu’il n’est pas attendu. Que seul le radio intéresse ses correspondants de Libération-Nord, Cavaillès, Pineau et Fabre. Probablement mis en garde par Paul Schmidt, il exige de voir en clair, tous les câbles qui seront transmis par François Briant. Mais les correspondants de Jean Ayral sont arrêtés en tentant de gagner l’Angleterre. Jean Ayral, grâce à des contacts fournis par Pierre Kaan (Cantal), se consacre avec François Briant, à chercher des lieux démission et des terrains de Lysander. 

Le 15 octobre, Gérard Brault, le radio de Paul Schmidt, qui assurait seul le trafic radio de Jean Moulin, Georges Bidault, Paul Schmidt et « Libération », est repéré par la radiogoniométrie allemande et arrêté en pleine émission. Daniel Cordier suggère alors à Jean Moulin, qui approuve, de faire revenir François Briant à Lyon afin d’assurer provisoirement l’écoulement du trafic. Il dispose de deux postes et émet de Clermont où il s’est par ailleurs inscrit à la faculté de droit (de Strasbourg). Il lit « Les Hauts de Hurlevent », assiste à des conférences.

Il écrit à Daniel Cordier une longue lettre : 

 « … Avant hier j’ai entendu le P. ; sujet de la conférence : « Pascal, génie français ». Un peu trop sommaire peut-être, mais tu te serais certainement délecté. Je t’en parle parce que j’ai eu là le mot d’une question qui me tracassait depuis quelques temps : je me demandais si le renoncement total impliquait le renoncement à l’intelligence et aux plaisirs intellectuels. Le Seigneur en effet n’a jamais dit « Bienheureux les intelligents » Et je ne suis pas loin de mettre à mal cette intelligence ! Et cite cette fameuse parole de Pascal, que je me souviens bien avoir lue jadis et que tu dois connaître, des trois ordres de grandeur de la nature : l’ordre physique, l’ordre de l’intelligence et l’ordre de la charité, ce dernier étant le premier, une différence insurmontable les séparant les uns des autres puisque différence de nature.

 J’en ai conclu qu’il y a soumission de l’ordre inférieur à l’ordre supérieur, mais qu’en aucun cas la plénitude de l’ordre supérieur n’affectait l’ordre inférieur, puisque de natures différentes. Je ne sais pas si j’ai raison. … » 

Jean Ayral, privé de contact, revient à Lyon où il rencontre Jean Moulin qui le désigne comme adjoint de Frédéric Manhés, son représentant en zone occupée. François Briant devra le rejoindre à Paris, dès qu’il y sera installé. 

Avant de partir pour Paris, Jean Ayral et François Briant (Charles Baron) dirigent le 27 novembre, un atterrissage de Lysander, avec Pierre Kaan (Cantal), près de Saint-Amand-Montrond :

 Le 26, à 11h, j’étais mis en contact avec mes 2 passagers par Rex : le colonel de Linarès et un capitaine de son régiment à 13h15.

J’ai entendu le message : « La panthère noire envoi une caresse au petit lapin blanc » et nous sommes partis dans une voiture de l’armée vers St-Amand.

Le voyage était long mais s’est passé sans incident car la couverture était bonne. A St Amand, le message n’est pas repassé le soir. Cependant j’ai décidé d’aller sur le terrain ne sachant pas que ceci signifiait l’annulation de l’opération...

Nous avons attendu vainement par un froid de canard. Le lendemain, la voiture a dû rentrer à Lyon mais Cantal, que j’avais envoyé à Montluçon, a réussi à trouver une autre voiture. Comme elle était en retard, j’ai décidé de partir à vélo moi et les 2 passagers, la voiture devant nous rejoindre sur le terrain. Cantal, ne sachant pas conduire, et Charles devant l’amener de Montluçon, je laissais des instructions pour que Charles reste à St-Amand et (pour) que Maurice conduise la voiture jusqu’au terrain qui était à 20 Km de St. Amand. En fait, la voiture nous rattrapa sur la route avec Charles au volant. J’étais furieux et j’ai fait une scène à Charles qui à vrai dire ne la méritait pas car il n’avait pas voulu laisser Maurice conduire car il n’avait guère de confiance dans les capacités de Maurice. Nous déposâmes les vélos dans un fossé, et on monta tous dans l’auto qui fut laissée au nord du terrain dans un bois, Charles, restant dedans pour la réchauffer de temps à autres. L’avion arriva et en descendirent Touton[1] et Paimblanc accompagnés de 16 postes de radio. Les passagers embarquèrent et 1/4 d’heure après l’avion décollait. Je n’avais pas de gants, il faisait moins huit ; mes mains étaient gelées d’avoir été dans le vent de l’hélice. Je ne pouvais même plus les mettre dans mes poches. On a alors tout embarqué dans la voiture, et nous sommes rentrés nous coucher à St. Amand.

Le lendemain matin, Charles pris le volant et, après avoir déposé le matériel au café de la gare, nous sommes parti pour Montluçon. En arrivant en ville, nous avons renversé un passant. Charles et Cantal l’ont emmené à la pharmacie et je me suis esquivé avec les 2 passagers. Heureusement, tout s’est bien passé et j’ai conduit les 2 passagers à Lyon.

Le pilote m’avait demandé la permission de revenir le lendemain. J’avais accepté, mais je changeais d’avis, et j’envoyais un câble prévoyant l’opération pour le 29 seulement. A Lyon je voyais Kim à qui je confiais les 2 passagers, et Rex me désignait 2 nouveaux passagers…

… Le brouillard ne décolla pas et la lune finie. Je rentrais à Lyon, et de là j’allais à Paris donnant pour instruction à Charles d’attendre que quelque chose soit prêt pour lui à Paris, et en attendant de travailler pour Paul.

(Jean Ayral)

Après s’être installé à Paris, avec l’aide de Claire Chevrillon, Jean Ayral revient à Lyon, et convient avec Paul Schmidt, que François Briant devra le rejoindre à Paris le 7 janvier 1943. Le 22 décembre, de passage à Lyon, François Briant passe la soirée chez Daniel Cordier. Ils évoquent les problèmes de quartz. Ceux de Briant ont été préréglés pour émettre de Paris. Il en a reçu d’autres pour Clermont, mais il ne peut pas émettre de Lyon. Cordier lui prête son propre quartz. Ils se retrouvent encore, le soir du 24 décembre. Après la messe, ils vont dîner à la brasserie « du Progrès ». Pendant le repas, François évoque son frère Jean, dont il est sans nouvelles. 

Malheureusement, quelques jours après, François Briant est arrêté à Chalons/Saône, au passage de la ligne de démarcation et condamné à deux mois de prison, car son ausweis est jugé douteux. Il est incarcéré à la prison de Dijon.

Le 7 janvier, Charles n’est donc pas au rendez-vous. « Seul signe de lui, écrit Claire Chevrillon, le bulletin de consigne de sa valise qui arrive par la poste ». C’est Claire qui va chercher cette valise à la consigne, se permettant même le luxe de demander à une « souris grise » (auxiliaire féminine de l’armée allemande), de l’aider à la porter !

 « Sur ces entrefaites, Charles (François Briant) m’envoya un télégramme qui arriva le 27 (février 1943) m’annonçant qu’il arrivait à Paris le soir même, et me demandant de l’attendre à la gare de Lyon. J’y allais et je le vis débarquer du train. Rien ne saurait exprimer ma joie ce jour-là. Je l’emmenais coucher chez moi et je passais une des meilleures soirées de ma mission. Le lendemain, je proposais à Charles de rentrer à Londres ce qu’il refusa. Nous nous sommes donc (mis) au travail.

                                                                                    (Jean Ayral)

et Claire Chevrilllon :

« Jacqueline (d’Alincourt) et moi, découvrons un homme calme, direct, plutôt taciturne, plein d’attention aux autres. L’amitié s’établit facilement et le travail d’équipe commence. Gautier (Ayral) adjoint à Charles un jeune agent de liaison auquel il donne le nom de Gilbert. Il lui a été présenté par Médéric (Gilbert Védy, cadre de Ceux de la Libération). Il aidera Charles à préparer les lieux d’émission. Je suis chargée de lui procurer un logement, et lui procure une chambre chez une dame âgée, près de chez nous.  Tout va-t-il enfin démarrer ? Eh bien non : de nouvelles, longues complications surviennent ; Charles n’arrive pas à contacter Londres, son infinie patience, son ingéniosité sont vaines, c’est le matériel qui est déficient. Il ne lui reste plus qu’à retourner à Lyon pour le changer ! Je ne sais si, intérieurement, il bout d’impatience – je ne le crois pas car sa sérénité est fondamentale – toujours est-il que sa tranquillité est contagieuse, même et surtout sur Gautier…

Je renvoyais Charles à Lyon pour voir Alain (Daniel Cordier) pour apprendre le maniement du Mark II. Il revint et apporta en plus un paraset. Comme nous avions pu récupérer les cristaux de Roach X, nous pûmes enfin prendre contact, grâce à Charles, sur ce poste. C’est alors que je fus avisé par Charles que Georges ne savait pas prendre contact, et Charles entreprit de lui apprendre le métier. »                                                                                                                 (Jean Ayral)

Lorsqu’il s’installe à Paris, fin mars 1943, Daniel Cordier rencontre Jean Ayral, et lui demande de voir François Briant à qui il a du travail à confier. Jean Ayral explique que François a encore eu un problème de « cristaux inadaptés » et a dû attendre qu’on lui en envoie de nouveaux, de Londres. Il lui fixe un rendez-vous pour le 6 avril, sous la Tour Eiffel, mais François Briant n’y sera pas ! 

Arrestation, déportation : 4 avril 1943 – mai 1945

En effet, le 4 avril, il est arrêté à Garche en pleine émission, trahi par Gilbert, un jeune agent de liaison.

Coup dur pour lui, coup dur pour le tout jeune B.O.A. (Bureau des Opérations Aériennes) dont il est a peu près le seul radio opérationnel. 

François Briant, sous le nom de Charles Baron, est interrogé, torturé dans les locaux de la Gestapo, avenue Foch. Il est mis au secret pendant trois mois à la prison de Fresnes ou il reste encore sept mois en détention. Mais là, dit Claire Chevrillon, tous les 15 jours, nous lui avons envoyé des colis avec du ravitaillement, du linge et des livres. Il n’a surement pas eu faim et il a du accumuler une vraie bibliothèque. 

Condamné à mort, sa peine est commuée en peine de déportation. Il est envoyé au camp de Compiègne, le 15 janvier 1944. Là, Antoinette, la sœur de Claire Chevrillon, lui fait porter un colis. Il part pour l’Allemagne le 22.

Dans le convoi, de nombreux Bretons, dont ceux qui ont fait l’objet de la rafle de Morlaix le 26 décembre 1943, dont une douzaine parviendront à s’évader en route.

Arrivé à Buchenwald le 24 janvier 1944, il reçoit le n° matricule 41531. Après la quarantaine, François est transféré au camp de Dora le 16 février 44. Il travaille dans des conditions épouvantables dans les tunnels où se fabriquent les fusées V2 qui doivent anéantir l’Angleterre : La faim, la soif, les hurlements des S.S., la vie souterraine, le manque de sommeil…

Il y reste un an !

En fait, le 30 mars 1945, François avait été transféré à Neuengamme et le calvaire avait commencé comme il l’a écrit lui-même.



Le 16 avril 1945, il est envoyé à Ravensbrück, et libéré à Lübz le 3 mai.
Rapatrié par camion américain, il arrive à Paris le 19 mai 1945.
Il est alors affecté à la DGER comme la plupart des officiers des réseaux Action. «
 

 (Texte dactylographié sur 3 feuilles 21X27 recto)

 Vendredi 30 mars (1945)

Le vrai calvaire commença pour moi le vendredi saint. Ce jour-là imputés de sabotage et de manque de travail la police arrêta tout notre lager (camp). Toute l’après-midi par un temps pluvieux, nous sommes restés à geler en colonne dans les barbelés d’un camp de prisonniers puis nous avons passé la nuit dans une pièce froide.

 Samedi saint

Apparaît l’aurore du samedi saint. Nous restons de même jusqu’à midi dans la cour. A cette heure nous sommes dirigés vers nos chambres que nous trouvons pillées : ravitaillement, vêtements, chaussures, le meilleur était volé. Comme la veille encore rien à manger. Avec le peu qui nous reste nous sommes embarqués sur un camion convoyé par un car plein de gestapo et une voiture d’officiers.

Les voitures roulent…

Après plusieurs heures, elles arrivent à Hambourg. La ville vient d’être bombardée. Notre camion dans la nuit, s’enfonce dans un trou de bombe. Depuis la veille nous n’avons toujours rien mangé. Nous le sortons malgré notre fatigue.

 Pâques

A deux heures du matin jour de Pâques, nous sommes reçus à coup de crosses de fusil à la descente du camion. Il faut faire vite…Le camp est imposant avec ses projecteurs fixés sur nous. Personne ne peut s’évader. Les bandits S.S. nous pressent sans ménagement à l’intérieur des barbelés électrifiés.

C’est le camp de concentration de Neuengamme.

A peine sommes nous arrivés qu’au lieu de nous donner un lit on nous dépouille de nos affaires, on nous met à nu, on nous rase de toutes parts. Plus un souvenir, même pas la plus petite bague qu’il faut scier parce qu’elle résiste.

 Nous sommes revêtus du ridicule costume de bagnard : chemise, pantalon, veste, calot, galoches, tout cela sans ménagement de coups de poings, et de « schlags ». C’est alors que nous sommes incorporés dans les concentrationnaires, ceux que l’on fait mourir à petit feu… « Inutile de vous coucher, nous dit-on, il est trois heures et c’est à quatre heures le lever »

Heureusement c’est Pâques, donc jour férié, le repos consiste à rester toute la journée dans une petite cour puante. Les effluves nous viennent d’un caniveau à l’eau stagnante et de water-closets situés dans cet espèce de couloir où l’air pénètre mal : Les murs y sont si hauts et le corridor étroit. Ce jour là le festin fut splendide car nous avons touché des pommes de terre.

Vint le soir, l’heure du coucher. Les chambrées se composent de deux lits à trois étages juxtaposés. Nous couchons à 5 sur deux paillasses, ce qui repose un peu mes membres, surtout qu’il nous faut garder nos vêtements de peur qu’ils ne disparaissent pendant la nuit. 

Lundi

Notre repos ne fut pas long. Vers 2h, nous sommes réveillés aux cris « verarbeiter ». C’est la corvée des morts nous dit-on…

Quel spectacle effroyable que ces 230 cadavres entassés les uns sur les autres. Leurs yeux qui nous fixent tous nous expriment toutes leurs souffrances. Mais ce n’est pas le moment de s’apitoyer, car gifles et coups de poings nous font agir avec rapidité : jamais nous n’allons assez vite. Il faut prendre les cadavres par les pieds et les mains, et les jeter, sans aucun respect pire que des sacs dans les remorques. Ce sont des pendus, des fusillés et combien d’autres morts petit à petit faute de nourriture, faute d’hygiène !

Déjà nous les trions pour les fours crématoires.

C’est le sort des concentrationnaires après peu de mois de séjour dans le camp. C’est la civilisation nazie.

Les jours suivants, je les passe à réparer des voies de chemin de fer. Vie abrutissante par l’oppression, passons les détails des  départs en musique et au pas…et pour terminer ces fastidieuses journées les interminables appels des S.S ces importants personnages qui jusqu’au plus petit soldat avait tout droit sur nous.  

17 avril

Venons aux jours les plus durs. Nous avions reçu un colis américain. Quelle joie pour les Français ! Nous allons pouvoir reprendre des forces. Mais les chefs que l’on appelle « kapo » sont des gens rusés… Bien que prisonniers comme nous ce sont des brutes qui commandent le travail…  s’ils le veulent ils peuvent nous tuer car l’assassinat n’est pas défendu. D’ailleurs rares sont les « kapos » qui n’ont pas de nombreux crimes sur la conscience. Ce jour là donc ils trouvèrent la bonne idée de nous faire descendre dans les caves Russes et Français mélangés. Le combat ne fut pas long à s’engager. Contre les couteaux, les français n’eurent qu’à abandonner leur colis pour ne pas perdre la vie.

L’après-midi nous fûmes entassés dans des wagons (70 dans chaque sous la bonne garde de 9 soldats qui prenaient bien leurs aises. Nous roulons durant la nuit. Le lendemain nous nous trouvons à Lübeck. Malades et bien portants sont chargés dans les cales d’un immense cargo l’ « Athena » qui prend le large et amarre à 4 km environ de la côte. Nous y demeurons 6 jours. L’air de ces soutes est vicié par les malades qui croissent de jours en jours. Mort et maladie sont causés par l’épuisement, par les coups d’un kapo peu complaisant, par la nourriture, cette soupe aux choux déshydratés ou nagent des morceaux de viande avariée qui donne à tous la dysenterie. Un coin de bateau sert de cabinet, et c’est là que la plupart vont mourir tombant d’inanition. Pour accroitre notre mauvais état la chaleur nous assoiffe durant la journée et pas une goutte d’eau pour nous désaltérer. La nuit il fait froid à coucher sans couverture sur le fer glacé.

Après 6 jours de cette épuisante et longue (mot manquant) nous sommes embarqués sur un autre bateau le « Cap Arcona ». L’air y est plus sain aussi y récupère t-on un peu de courage. Quelques jours après à notre grand désespoir, nous sommes réembarqués sur notre précédent cargo l’ « Athena ». Certains s’arrangent par combines à ne pas y descendre. A notre avis mieux vaut laisser faire. On commence à perdre tout espoir, nos forces diminuent toujours ; nous n’arrivons même plus à toucher la maigre soupe qui est notre droit. Les plus forts passent deux fois et les faibles s’en passent. Comme les autres, j’en suis arrivé à avoir des coliques, ce qui est un mauvais augure et vivement vous entraine sur le chemin de la mort. Il y a bien un médecin, mais pas de médicaments. 

3 mai (1945)

Le 3 mai dans l’après-midi tandis que nous avions perdu tout espoir de revoir la France, la D.C.A.de notre bateau se fait entendre, des avions mitraillent aussi dans les environs. Soudain dans le fond de nos cales le bruit des moteurs se fait entendre. Le bateau doit avancer. Bientôt les moteurs s’arrêtent. C’est alors que l’on nous donne l’ordre de sortir. Mais que voit-on ? un petit port…

Vive la terre !!! 

Malheureusement le  Cap Arcona dans lequel nous étions l’avant-veille brûle et coule. Il battait pavillon allemand comme l’autre. Je ne regrette pas de n’avoir pas voulu y rester bien qu’il fut plus confortable. Nous apprenons qu’un troisième bateau (Tilbeck) coulait aussi. 7.000 paraît-il étaient dans ces bateaux. 3 .000 paraît-il en sont rescapés. Je suis heureusement de ceux-là. Le désir des S.S. était à vrai dire notre mort à tous.

Ce que je vous dis représente  mal encore notre vie sur ce bateau. Pour mieux la concevoir il faudrait autant parler de la vie morale que de la vie matérielle. Se retrouver seul, loin de la France, loin des êtres chers, sans entrevoir aucune (mot manquant) pour se libérer abattait le courage. Ce fourmillement d’étrangers, l’oppression du kapo ; tout cela contribuait à vous faire mourir à petit feu.

Mais quelle joie fut pour nous notre délivrance ; Nous n’en pouvions croire nos yeux quand passèrent les premiers tanks anglais. Le courage et les forces semblaient renaitre de ce fait. Et puis ce furent le soleil, le bon air sur cette plage de Neuestadt ou nous avions débarqué, qui nous firent reprendre des forces… 

Le 17  la Croix Rouge internationale nous dirigea en camion vers la frontière hollandaise. Partout nous eûmes priorité ce qui nous fit arriver à Saint-Just le 22 mai. Depuis Bruxelles jusqu’ici la réception fut des plus chaleureuses. Nous appréciâmes le bon sourire, les acclamations de tous. Je n’ai qu’à me louer des Anglais à qui je dois la vie et qui firent beaucoup pour nous aider à revenir dans les meilleures conditions.

Mais le plus émouvant fut surtout le moment où je revis mes chers parents. Je ne pouvais y croire après une vie si sauvage et si dure.

Que douce était cette affection après de telles privations.

Froissy fit beaucoup pour recevoir un de ses enfants.

Certes je ne représentais pas beaucoup dans ma dépouille de marin allemand. Mais j’étais heureux d’avoir ramené ma vie et d’être au milieu des miens. 

AH !   QUE    NOTRE    FRANCE    EST    BELLE

 

Le 16 avril 1945, il est envoyé à Ravensbrück, et libéré à Lübz le 3 mai. Rapatrié par camion américain, il arrive à Paris le 19 mai 1945.
Il est alors affecté à la DGER comme la plupart des officiers des réseaux Action. «
 

Epilogue :

François Briant est démobilisé par la DGER, le 20 juillet 1945.
Son homologation, au grade de lieutenant, ne sera publiée au J.O. que le 11 octobre 1947. 

En août 1945, François renoue avec les scouts, lors d’un camp de quelques jours près de l’abbaye de Boquen (22). Il y retrouve Alain Le Goff, son ami de Saint-Charles. En septembre 1945, après quelques hésitations, François Briant rejoint le noviciat Ste-Marie, des Pères Blancs, à Maison Carrée, en Algérie. Il y écrit quelques textes très courts sur son expérience. Mais, au bout d’un an, sa santé l’oblige à rentrer en France pour se faire soigner».

Le 11 juillet 1948, avec des amis, il prend la route du Mont-Blanc, mais, alors qu’ils atteignent l’aiguille du goûter, François Briant fait une chute mortelle !

Il faudra attendre 1960, pour que l’activité résistante de François Briant soit enfin reconnue et qu’il reçoive la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur ou la Médaille Militaire, la Croix de Guerre avec Palme, la Médaille de la Résistance. Les Britanniques avaient été plus  rapides, en lui attribuant dès 1951, the KING’S MEDAL FOR COURAGE IN THE CAUSE OF FREEDOM

 Sources bibliographiques:

Claire Chevrillon – Une résistance ordinaire – Editions du Félin - 1999
Daniel Cordier – Alias Caracalla – NRF – 2009 
Xavier Reyes-Ayral – Héroïsme – l’Harmattan - 2013
 
Paul Schmidt – Article dans « Gens de la Lune » N°28 – Avril, mai, juin 1950

Liens externes:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Briant
http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=58153
http://www.charles-de-gaulle.org/pages/l-homme/dossiers-thematiques/1940-1944-la-seconde-guerre-mondiale/le-conseil-national-de-la-resistance/temoignages/entretien-avec-daniel-cordier.php

[1] Il s’agit en réalité de Jean Loncle, pseudo Nestor, que ses amis appelaient « Tonton »

Auteur du document: Dominique Schmidt

 
   
   
Sources:
1 Mémoire de Granit