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Joseph BIHEUL

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille Biheul habite à La Pérelle, village situé aux confins de Saint-Jacques-de-la-Lande, de Bruz et de Chavagne. Leur petite maison est une dépendance du château de La Pérelle qui appartient alors à Monsieur Rozestki, entrepreneur de sables et de graviers. Mais c’est la Seconde Guerre mondiale et le château est entièrement occupé par les Allemands. En effet, le 18 juin 1940, les Nazis arrivent à Rennes et dans sa région. Ils sont bien renseignés, ils savent où sont les grandes propriétés dont ils peuvent s’accaparer et ils n’hésitent pas un instant avant d’envahir tous les châteaux et les grandes maisons de la région.

Madame Biheul se souvient : « En général, c’étaient des anciens qui n’étaient pas mauvais, ils nous ont même, parfois, rendu service. Par exemple, ils ont fait installer un tuyau pour que l’eau arrive à un robinet près de notre maison au lieu d’aller la chercher par seaux dans le puits. Mais quand des jeunes SS venaient, ce n’était pas la même chose et nous avions très peur… »

Joseph Biheul est employé dans l’entreprise de Monsieur Rozestki. Il y est gardien de la drague et, il doit donc se lever la nuit pour aller surveiller les bateaux de la société. Les Allemands qui montent la garde le connaissent et le laissent passer.

Joseph a été contacté par le groupe de Mordelles du réseau CND Castille dont le chef est le Docteur Dordain. Le nom de guerre de Joseph est « Dufresne » et son rôle est celui d’un agent de renseignements. Il part avec son vélo et en profite pour noter tous les renseignements qu’il peut récolter. Il prend quelques photos quand il le peut.  Il va ensuite à Mordelles chez M. Dumortier qui a le poste émetteur du Docteur Dordain.

Joseph Biheul précise : « Avec ma femme, nous cachions des tracts, des papiers, des munitions mais je n’ai jamais fait de sabotage ». En 1944, quand les bombardements s’intensifient, ils sont obligés de partir à Chavagne car cela devient dangereux. « Nous n’étions pas loin de l’aéroport de Saint-Jacques ».

Des armes sont cachées dans un fossé, sous un tas de bois. Un jour où les gosses de la ferme voisine jouent à la balle, celle-ci roule jusqu’au fossé. Pour récupérer son jeu, l’enfant soulève le bois. Dessous, il y a les armes… Un Allemand est resté à la ferme car il est toujours fatigué, il est souvent au coin du feu. Ce jour-là, il est dans la cour et voit les armes… Il dit simplement à la fermière qui est venue chercher son fils : « Oh ! Monsieur, petite maison, mais grosse terroriste… » et il s’en va…

Joseph Biheul a reçu la carte de Combattant Volontaire de la Résistance et a été décoré de la Médaille de la Résistance.

 

                                      Renée Thouanel-Drouillas.

 

Sources : Rencontres avec M. et Mme Biheul.

 

 

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