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Liste des biographies

Gilbert Anquetil

Résistant Déporté

(1926 – 1979) 

 

anquetil-250.jpg (26057 octets)Gilbert Anquetil est né le 23 novembre 1926, à Rennes, second dans une famille de deux enfants dont le frère aîné décède à l'âge de trois ans, d'un père plombier-chauffagiste et d'une mère couturière qui laisse son activité pour s'occuper de la gestion de l'entreprise familiale.

Après avoir fréquenté l'école primaire Sainte-Anne, Gilbert entre au collège Saint-Étienne puis à École pratique d'Industrie à Rennes, pour obtenir une formation technique.

En 1941, il n'accepte pas la présence de l'armée d'occupation, il est alors contacté par Guy Faisant, un camarade d'école qui a reçu la mission de recruter des amis pour effectuer des actions hostiles à l'occupant. A cette époque la ''Résistance'' n'est encore qu'embryonnaire et les moyens des jeunes très limités. Une petite équipe est alors constituée de Gilbert Anquetil, Guy Faisant, Yves Le Moigne, Jean Annick et Michel Goltais auquel viennent se joindre plus tard Pascal Lafaye et Jacques Tarrière qui ne sont pas de École d'Industrie mais qui veulent participer aux même actions : distribution de tracts, lacération d'affiche prônant la collaboration. Le groupe participe également à la manifestation organisée au cimetière de l'Est pour commémorer le 1er anniversaire du bombardement allemand du 17 juin 1940, la veille de l'entrée des troupes à Rennes et qui a fait des milliers de victimes civiles ou militaires dont beaucoup de réfugiés qui avaient fuient devant l'envahisseur.

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Avec ses camarades Gilbert participe à la récupération des armes enlevées à la population et stockées aux entrepôts "Reiner", boulevard de Chézy, non loin de son domicile. A la suite d'une dénonciation Gilbert et ses camarades sont arrêtés le 2 Mars 1942, par le S.D., Service de Sécurité de l'armée allemande dont le siège se situe au 10, rue de Robien à Rennes. Ils y subissent alors des interrogatoires musclés. Des armes sont découvertes et le groupe est alors incarcéré à la prison Jacques Cartier et sont soumis à la procédure " NN ", Nacht und Nebel du 7 décembre 1941.

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Le Décret "NN" dit que l'intéressé doit être traduit en justice dans son propre pays, dans un délai de 8 jours et qu'une condamnation à mort soit prononcée. Si ces conditions ne peuvent être remplies l'inculpé est déporté secrètement en Allemagne pour être jugé, emprisonné dans un camp au sigle NN où il est condamné à mourir d'épuisement par le travail et les mauvais traitements. Procès à huit clos, il est isolé de tout et de tous et, en cas de décès, la famille n'est pas avertie. Sont concernés tous ceux qui sont accusés d'attentats à la vie et coups portés aux personnes ; d'espionnage ; de sabotage ; de menées communistes ; de fomentation de troubles ; d'avantages procurés à l'ennemi par aide portée au passage des frontières ; de tentative de gagner les forces armées ennemies ; d'aide portée aux membres des forces armées ennemies […] ; enfin en cas de détention illégale d'armes.

Fin avril 1942, Gilbert et ses camarades sont transférés dans le secret le plus absolu, à la prison du Cherche Midi à Paris. Le 4 Juin 1942, ils sont déportés au Sonder-Lager SS Hinzert où Gilbert ne devient plus que le numéro 4234, considéré comme sous homme, tondu, habillé en haillon, il participe aux travaux les plus dures sous les coups des Kapos; c'est le début de la vie concentrationnaire.

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La prison militaire du Cherche Midi

Après avoir passé plusieurs mois à Wittlich, Gilbert et ses camarades vont à Cologne qu'ils quittent rapidement à cause des bombardements alliés et sont envoyés à Breslau. Lors de ce transport, ils apprennent que la mère de leur camarade Pascal Lafaye fait parti du convoi et tous s'inquiètent pour leur propre famille, rapidement ils savent qu'elle est la seule rennaise.

Le 10 Janvier 1944, à Breslau, Gilbert Anquetil, ses camarades, Pascal Lafaye et sa mère comparaissent devant le Sonder-Gericht (Tribunal Spécial), où les armes retrouvées au domicile de ces derniers sont présentées comme pièces à conviction. C'est là dernière fois que Pascal voit sa mère. Ils sont tous sont condamnés aux travaux forcés, sauf Marie Lafaye qui est condamnée à la réclusion et dirigée vers la prison de Jauer en Silésie. Elle est ensuite envoyée à Ravensbrück et meurt d'épuisement le 14 Mars 1945.

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La forteresse de Breslau où étaient jugés le déportés "Natch und Nebel"-"Nuits et Brouillards"
GM

Les six Rennais sont envoyés dans une prison atelier de Schweidnitz, où ils doivent fabriquer des pièces. Gilbert en qualité d'ajusteur à une pièce particulière à réaliser, mais compte tenu de son habileté, la pièce apparaît de bonne qualité mais en fait, elle est sabotée par différents matages impossibles à déceler. Le plus jeune, Pascal Lafaye, n'ayant pas d'expérience est dirigé vers le Kommando de Gross-Rosen puis est envoyé au camp de Nordhausen en Saxe, suivra ensuite Jacques Tarrière vers le Kommando de Mittelbau -qui après une tentative d'évasion est repris et renvoyé dans le même camp. Tous les deux ne reviendront pas de déportation.

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En janvier 1945, l'avance de l'armée soviétique conduit la population allemande à fuir vers l'Ouest, les détenus de Schweidntz sont emmenés à la gare, mais celle-ci est détruite ainsi que les trains qui y stationnent. Les prisonniers partent alors à pied par -25 °, en direction d'Hirshberg, kommando de Gross Rosen, cette marche de plusieurs jours fait de nombreuses victimes. Le 8 Mai 1945, Gilbert Anquetil, Yves Le Moigne, Guy Faisant et autres camarades de Brest sont libérés après la fuite de leurs gardiens.

Refusant d'être rapatriés par les Soviétiques qui leurs proposent de rejoindre l'arrière du front, ils préfèrent prendre la direction de l'Ouest pour rejoindre les Américains. Ils arrivent à Prague et laissent Guy Faisant à l'hôpital. Conduits à Pilsen, ils sont rapatriés par avion vers la France. Gilbert et Yves arrivent à Rennes le 5 Juin 1945.

Après plusieurs mois de convalescence Gilbert suit des cours du soir aux beaux arts et en ensuite travaille dans l'entreprise de plomberie-chauffage de son père.

En 1947, il fait la connaissance de Gilberte, secrétaire-comptable, et se marient le 24 décembre 1948 au Plessis-Robinson de cette union naissent deux enfants et auront trois petits enfants..

En 1964, le père de Gilbert cesse son activité professionnelle et passe le relais à son fils et son épouse.

Atteint d'une terrible maladie Gilbert Anquetil décède le 3 octobre 1979, à Rennes. La mention " Mort pour la France " lui est attribuée. Les autorités militaires reconnaissent sont appartenance à la Résistance, Franc Tireur Partisan Français, à partir de Juin 1941, homologué 1ère classe.

 

anquetil.jpg (35447 octets)Décorations :

Médaille de la Déportation
Croix de combattant volontaire de la Résistance
Croix du combattant volontaire – guerre 39-45
Croix du Combattant
Médaille Militaire
Croix de Guerre
Chevalier de la Légion d'Honneur.

Notice biographique Joël DAVID

 (Autre source: AD 167J29)

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