Eugène ALLANIC (1905-1945)
Déporté résistant
Fils d'un agent voyer (ancien nom des
ingénieurs du service vicinal), Eugène Allanic est né au Bourg de
Plouaret, où résidaient ses parents, le 13 juin 1891.
Le 6 janvier 1921, il épouse en secondes noces Marie de Raucourt à
Bordeaux.
A la fin de l'année 1936, il devient directeur de la laiterie de
l'Hermitage qui appartient à l'époque à la Société Nantaise de
biscuiterie Lefèvre Utile. Rapidement, il donne une impulsion
nouvelle à l'entreprise et modernise la collecte du lait ; les
voitures à chevaux sont remplacées par des camions.
En 1941, Eugène Allanic, qui n'a pas été mobilisé en raison de son
âge, est contraint au retour aux voitures à chevaux, tout en
conservant quelques camions équipés de gazogènes.
Comme tout le monde, il doit se plier aux exigences des occupants,
qui réquisitionnent l'usine pour assurer le ravitaillement de
l'armée allemande. Les contrôles sont stricts et nombreux.
Malgré cela, à partir du printemps de l'année 1943, la laiterie
devient le refuge de nombreux réfractaires au travail obligatoire.
C'est vraisemblablement à cette époque que M. Allanic entre dans la
Résistance aux côtés du Docteur Dordain de Mordelles, qui
appartenait au réseau « Confrérie Notre-Dame Castille ».
Un groupe de résistance est créé à l'Hermitage, dont les activités
sont diverses et nombreuses :
- aide aux aviateurs alliés dont les appareils ont été abattus,
- évasion vers la zone libre de prisonniers africains noirs employés
comme manutentionnaires dans des entrepôts allemands à la Chevrie et
à Rougeul,
- fournitures de fausses cartes d'identité.
Au fil du temps, la situation se précarisait. Le Docteur Dordain fut
arrêté au début du mois de décembre 1943 par la Gestapo et mourut
quelques jours plus tard dans sa cellule.
Les activités du groupe de l'Hermitage furent alors suspendues et
les choses se calmèrent, mais Eugène Allanic faisait également
partie d'un groupe de résistants rennais, dont la majorité des
membres fut arrêtée en février 1944 ; Eugène Allanic, qui n'était
pas prévenu, fut « cueilli » le lendemain matin à son bureau le 2
février 1944.
Interné à la prison Jacques Cartier, il est déporté de Compiègne
vers Neuengamme le 28 juillet 1944. Il décède à Ravensbrück le 14 mai 1945.
Un monument a été érigé à sa mémoire, par souscription publique, à
l'entrée du cimetière de l'Hermitage. Une rue et une école
élémentaire publique portent son nom à l'Hermitage.
Sources:
Mémoire de granit. Commission
d'information historique pour la paix du département
d'Ille-et-Vilaine p197
ADIV 6ETP2-29
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