15/02/2019

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Lieutenant-colonel Constant ALLAIN

Résistant Déporté (Matricule 23223)

(1921-1943)

 Constant, Jean ALLAIN est né le 11 octobre 1922, à Saint-Coulomb (35), son père est alors pêcheur à Terre-Neuve. Mousse à l'âge de 11 ans, son père s'engagera dans la Marine d'État puis, après la guerre 1914/1918, redeviendra pêcheur avant d'être admis dans la gendarmerie maritime. 

C'est à Villedieu-les-Poêles (50), où son père est en poste, que Constant passe la majeure partie de son enfance, avant de rejoindre la caserne de gendarmerie de Cherbourg, où les parents ALLAIN résident successivement avec leurs quatre enfants, Constant est le seul garçon. Il fait des études secondaires à l'Institut Saint-Paul, puis est admis en première année de philosophie au séminaire de Coutances.

 Juste avant la seconde guerre mondiale la famille ALLAIN débarque à Rennes où le jeune Constant fréquente le Collège Saint-Martin et le patronage de la Tour d'Auvergne.

Dès le début de la guerre Constant ALLAIN entre dans la Résistance. A l'arrivée des troupes allemandes en juin 1940, sur la route de Rennes près de Saint-Aubin-du-Cormier, Constant qui pour la résistance a le pseudonyme de "l'Abbé ALLAIN", abat à la mitrailleuse deux officiers supérieurs ennemis et s'empare des papiers importants trouvés sur eux (ce qui lui vaudra une citation à l'ordre de l'armée le 22 novembre 1946). Peu de temps après, Constant ALLAIN et l'un de ses camarades déguisés en officiers allemands dérobent des cachets et des documents portant des signatures dans les bureaux de l'armée d'occupation. Cependant un soir un véritable officier allemand entend du bruit dans un bureau voisin censé être vide, il est alors abattu en essayant d'y pénétrer.

En mars 1943, il réussit à devenir secrétaire au Commissariat à la Main d'œuvre pour l'Allemagne, rue des Dames à Rennes, où il fait entrer plusieurs membres de son réseau. Des fiches sont égarées, de fausses annotations sont mises, des identités sont changées, des convocations retardées, etc…Il permettra à de nombreux requis pour le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) d'échapper à cette obligation.

Maîtrisant parfaitement l'anglais, le 1er mai 1943, Constant ALLAIN s'engage dans le réseau "Eleuthere" et fournit de nombreux renseignements à Londres. Il devient aussi chef départemental de la section administrative de Libé-Nord.

Au Commissariat à la Main d'œuvre pour l'Allemagne, il réussit à empêcher 12557 jeunes Bretons de partir pour le S.T.O.. Cette action est connue jusqu'à Londres si bien qu'au mois de janvier 1944, Radio-Londres félicite la "jeunesse d'Ille-et-Vilaine" et décerne un "prix d'honneur du sabotage" à l'administration qui emploie Constant ALLAIN. Grave imprudence car la Gestapo est alertée et quarante-huit heures plus tard elle vient l'arrêter dans son bureau, le 20 janvier 1944.

Interrogé au siège de la Gestapo, rue Jean Macé, Constant ALLAIN ne fait aucune révélation malgré les tortures qui lui sont infligées durant 72 heures. Il est emmené, alors qu'il a perdu connaissance, et jeté dans une cellule de la prison Jacques Cartier, où il reste pendant six mois. Le 6 juin, jour du débarquement Alliés sur les cotes normandes, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Le 15 juin 1944, il est transféré à Compiègne et le 16 juillet, il est déporté vers le camp allemand de Neuengamme où il retrouve son responsable du réseau "Eleuthere", le Commandant Victor LOUVIOT arrivé trois semaines auparavant et qui y décédera en février 1945. Plus tard il est transféré à Brême où il exécute un travail de docker pour la Kriegsmarine, sous alimenté et mal vêtu, par une température de –25°, pendant cinq mois. Ensuite, il est dirigé vers Hambourg puis à nouveau Neuengamme où il demeure quinze jours avant de rejoindre en train le camp de Dachau, où il parvient à la fin de l'année 1944.

Le camp est libéré par les Américains le 29 avril 1945 et Constant ALLAIN choisit d'être immédiatement rapatrié en France où il retrouve sa famille au début du mois de mai 1945.

Après un temps de repos, il enseignera l'anglais dans une institution privée à Flers dans l'Orne.

Promu au grade de Lieutenant le 26 octobre 1945, il est affecté au cabinet militaire du Ministre des Armées, Monsieur Edmond MICHELET, lui-même déporté à Dachau où Constant ALLAIN l'a connu.

En 1946, il est élevé au grade de Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur, il reçoit une citation à l'ordre de l'armée. Le capitaine de la Résistance Constant ALLAIN est aussi titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères pour son action contre le nazisme.

Le 21 janvier 1947, il est admis dans le corps de la gendarmerie de l'air.

Le 8 avril 1947, il se marie à Courbevoie ; son épouse lui donnera huit enfants.

Constant ALLAIN poursuit sa carrière dans la gendarmerie et, après plusieurs séjours en Algérie de 1960 à 1962, il est nommé lieutenant-colonel le 1er janvier 1971, alors qu'il commande la circonscription régionale de Franche-Comté à l'État Major de Besançon.

Il prend sa retraite six mois plus tard, pour raison de santé et s'installe plus tard à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Le Lieutenant-colonel ALLAIN est promu Officier de l'Ordre National de la Légion d'Honneur en 1962, après avoir acquis plusieurs citations en Algérie.

En 1983, sa santé chancelante nécessite trois hospitalisations. Il meurt le 30 décembre 1983, à l'Hôpital Ambroise Paré, rue d'Échange à Rennes, à l'âge de 61 ans. 

Notice biographique de Joël DAVID . Ville de Rennes

 NOTA: Rue Lieutenant-Colonel Constant ALLAIN

Voie dénommée par Délibération du Conseil Municipal de Rennes du 2 juin 1986.

 

 

 

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